C'est pour découvrir, en marge d'une virée dans les laboratoires de Novo Nordisk à Copenhague, les programmes “Changeons le diabète” et “Dawn Youth” ainsi que le Flexpen et le Liraglitude, en projet, que nous nous sommes retrouvés dans ce royaume, le temps d'un reportage. n Algérie, le diabète est une maladie toujours taboue. Des laboratoires incluent, désormais, cette donne socioculturelle dans leur business plan. Ainsi, en marge de leur quête de croissance, des laboratoires, dont le danois Novo Nordisk, qui se disent des sociétés citoyennes, ont développé “Changeons le diabète”, un programme alliant commercialité et utilité publique et “Dawn Youth”, un autre programme dédié aux jeunes. C'est pour découvrir ces nouveautés, en plus des “nouveaux-nés” appelés à se substituer à la traumatisante seringue, que nous nous sommes retrouvés à Copenhague, le temps d'un reportage. On est mardi matin, au ciel gris s'ajoute un froid glacial propre à ces pays nordiques. Le mercure affiche juste 3 degrés quand nous prenons le bus qui nous emmène à l'usine de Novo où l'on fabrique l'insuline, entre autres, le Flexpen (stylo), dernier-né des laboratoires, utilisé chaque jour par 3,5 millions, soit 82% des personnes atteintes de diabète. Selon Lisbeth Vang, international communications manager à Novo Nordisk, “on va de plus en plus vers l'abandon des anciennes méthodes (seringue) traumatisantes et moins précises que le stylo à insuline. Ils sont également mieux adaptés aux personnes fragiles tels les enfants ou les personnes âgées. Le Liraglitude, un nouvel analogue du GLP1 (Glucagon-Like Peptide 1), fait, par ailleurs, l'objet d'une vaste étude afin d'évaluer son impact sur la progression d'un diabète de type II. Bien qu'il ait des effets secondaires durant les quatre premières semaines (nausées, diarrhées, vomissements), il réduit la pression artérielle (graisse viscérale) et peut traiter le diabète de type I. Près de 400 milliards de dollars ont été dépensés pour le diabète dans le monde. Mais cela ne suffit pas car l'objectif, nous dit-on à la firme Novo Nordisk, est de rompre la courbe de la pandémie qui ne cesse de s'accroître. “Le fait que le patient continue à s'injecter de l'insuline veut dire qu'on a échoué dans l'essentiel, soit la prévention”, révélera Lisbeth Vang, international communications manager. Toujours selon notre interlocutrice, 41% des diabétiques vivent mal la maladie, à tel point que dans certains cas, un diabétique cache la vérité à propos de sa maladie à son entourage et cela a été pour beaucoup, la cause principale d'un échec, aussi bien sur le plan social et professionnel que privé. “Dawn Youth” est un programme d'aide et de soutien lancé par les laboratoires Novo Nordisk. Il est conçu par des jeunes et destiné à des jeunes diabétiques à travers le monde. Il est mis en place en collaboration avec la Fédération internationale du diabète (FID). Son objectif est d'œuvrer pour que les jeunes diabétiques vivent mieux leur maladie à travers une prise en charge psychologique adéquate. Cela sous-entend que “la relation entre patient et soignant soit renforcée”, affirme Lisbeth Vang, qui ajoute : “Sensibiliser le patient, promouvoir le traitement en équipe, développer la recherche psychosociale sont plus que nécessaires, si on veut vraiment changer le diabète.” C'est ce à quoi les laboratoires Novo Nordisk veulent remédier à travers la mise en place de près de 160 projets dans plus de 80 pays en voie de développement, afin de mesurer les charges socioéconomiques mondiales que peut générer le diabète. “Cela ne peut se concrétiser qu'avec l'aide des ONG et la coopération des gouvernants”, semblaient dire unanimement nos hôtes. Une étude réalisée à cet effet a révélé que 9 enfants diabétiques sur 10 scolarisés sont en danger permanent, car il n'existe pas de professionnels du diabète en milieu scolaire. Par ailleurs, il n'existe aucune formation destinée à aider à affronter une urgence médicale chez un enfant en hyper ou hypoglycémie. Seule parade à cette pandémie du XXIe siècle, véritable défi mondial urgent, une prise en charge psycho-sociale ! C'est le nouvel objectif que s'est fixé le danois Novo Nordisk à travers l'autre programme “Changeons le diabète”. “Nous avons une responsabilité sociale envers nos patients. Il ne s'agit pas uniquement de traiter le diabète mais de faire en sorte que les personnes atteintes acceptent à vivre avec leur maladie”, nous précisera Duncan Simmonds, global project manager, lors de cette visite guidée. Avec ses 27 000 employés à travers le monde, Novo Nordisk, présent également en Algérie, détient 60% du marché mondial de l'insuline. L'Algérie, quant à elle, est son premier marché en Afrique, suivent la Tunisie, le Maroc et l'Egypte. L. N.