La transition vers l'économie de marché a engendré des disparités ainsi que la détérioration des liens sociaux si l'on tient compte de l'apparition des signes ostentatoires de pauvreté dus à la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat et par ricochet une hausse du taux de chômage rendant une bonne catégorie de la population plus vulnérable. Pour y faire face, l'Etat a mis en place une série de dispositifs d'insertion sociale en faveur des jeunes chômeurs notamment considérée comme un principe économique au service de la société et ce, dans la perspective d'une adaptation sans risque majeur face à la mondialisation. La wilaya de Aïn-Témouchent qui s'est lancée dans un développement socio-économique à grande échelle au lendemain du séisme du 22 décembre 1999 et ce, à l'instar du reste du pays a eu sa part du programme. À ce jour, la direction de l'action sociale prend en charge plus de 16200 personnes réparties entre celles qui bénéficient de l'AFS (10.000), IAIG (5000), de la prime d'insertion des jeunes diplômés PID (2900) qui perçoivent une prime mensuelle de 8000,00 DA pour les universitaires et 6000,00 DA pour les techniciens supérieurs. Selon M. Djamel Hamitouche, directeur de wilaya de l'action sociale, cette prime passera à 10.000,00 DA pour les premiers et à 8000,00 pour les seconds et ce, à la faveur du décret exécutif qui sera appliqué incessamment. “D'autres dispositifs sont mis en action et qui contribuent efficacement au développement de la wilaya à travers ses 28 communes”, devra nous déclarer ce dernier. Il s'agit entre autres du dispositif de travaux d'utilité publique à haute intensité de main-d'œuvre avec la création de pas moins de 62 projets. Sur ce sujet, M. Sid-Ahmed Lahcen chargé de la gestion du programme temporaire et d'insertion des jeunes au niveau de la DAS nous apprendra que l'ensemble de ces projets ont permis la création de 1200 postes d'emploi et dont les bénéficiaires perçoivent un salaire équivalent au SMIG soit 12.000,00 DA/mois en plus de la couverture sociale. Cependant, selon notre interlocuteur, ce dispositif qui vient de changer d'appellation, touche aux secteurs de l'hydraulique, des travaux publics, des forêts, de l'éducation et bien sûr de la solidarité. À ce titre, le DAS n'a pas caché que malgré l'importance du nombre des jeunes pris en charge par les différents services et centres spécialisés, sa direction continue de maintenir la cadence à un rythme élevé en terme de régularisation des indemnités puisque selon lui, tout le monde est à jour. En parallèle, la DAS gère 3680 dossiers de handicapés dont 1100 nouveaux handicapés qui ont été intégrés en décembre 2008 lesquels bénéficient d'une pension de 4000,00/mois. Blanche Algérie : inculquer aux jeunes la notion du tâcheronnat Blanche Algérie est un autre programme de proximité sociale et économique qui tend à alléger le fardeau des APC mais aussi et surtout qui a permis à plus d'une centaine de jeunes de s'investir moyennant une rémunération équivalant à 12.000,00/mois. Conscients de la mission qui leur incombe, certains jeunes de la cité des 312 logements qui font partie de ce dispositif et que nous avons approchés ont été unanimes en déclarant : “Nous nous sommes enfin réconciliés avec notre environnement, notre espace de tous les jours. Mais au-delà de cet objectif d'amélioration du cadre de vie nous avons appris à prendre notre destin en main”. Il va sans dire qu'un certain nombre de harragas qui ont échoué dans leur tentative de rejoindre l'autre rive se sont impliqués dans ce programme et ce, grâce à une stratégie de vulgarisation menée par la DAS de Aïn-Témouchent. Ainsi, plusieurs microentreprises viennent de voir le jour dans le cadre du programme Blanche Algérie et dont les activités se résument à la collecte et au transport des ordures ménagères, la promotion des poubelles collectives, le curage des caniveaux, l'intervention sur les traitements des eaux usées, débouchage des fosses et autres canaux d'évacuation. Il va sans dire que les problèmes liés au manque d'hygiène et de salubrité ont constitué un véritable fléau dans les centres urbains tels que le chef-lieu de wilaya, Hammam-Bou-Hadjar, El-Amria, El-Malah et surtout la cité minière de Béni-Saf avec son relief accidenté. Ce qui a donné lieu à des images désolantes dans la mesure où nos cités ont perdu de leur éclat. Cependant, grâce à ce dispositif, les citoyens ont pu s'organiser pour se lancer dans des opérations d'envergure d'amélioration du cadre social. La cité des 312 logements ainsi que la cité Deza située en face de la cité administrative des 1000 logement en sont les parfaits exemples. En effet, la wilaya de Aïn-Témouchent désignée comme wilaya pilote se targue de ses deux cités qui font le bonheur du voisinage. “Un tel projet qui a été mis en œuvre en collaboration avec les collectivités locales devra permettre de définir une politique d'assainissement globale et cohérente de l'ensemble des villes”, nous précisera M. Lahcen. “TAKATOUF EL HADHARI” ou l'implication des jeunes pour la sauvegarde de leurs quartiers “Takatouf El Hadhari” ou “régie de quartier” est le tout nouveau dispositif qui vient d'être mis en action et ce, même si celui-ci a été crée depuis déjà deux ans et dont le champ d'action s'est limité aux trois grandes villes que sont Alger, Oran et Constantine. Selon M. Hamitouche directeur de wilaya de la DAS “il s'agit d'une association qui regroupe en partenariat des représentants des institutions, bailleurs et associations au niveau de la ville de Aïn-Témouchent pour un premier temps”. Ce dispositif qui ne compte pour le moment qu'un seul projet lancé au chef lieu de wilaya vise, à travers des travaux techniques, à entretenir et embellir le cadre de vie mais aussi et surtout à générer des emplois qui seront proposés en priorité aux habitants du quartier les plus en difficulté en vue de leur insertion sociale et professionnelle. La ville de Aïn-Témouchent qui a bénéficié des faveurs de ce dispositif, lequel sera appliqué à d'autres communes, est en train de changer de look grâce à ce lifting visible à l'œil nu. C'est ce qu'on appelle l'économie solidaire qui participe à la préservation des liens sociaux, une manière de réconcilier le citoyen avec son milieu naturel. Par ailleurs, pas moins de 1325 jeunes diplômés qui se trouvaient au chômage viennent de bénéficier de la prime d'activité d'insertion sociale (PAIS) estimée à 2300,00 DA et d'une couverture sociale. Selon M. Ahmed Lahcen, même si la prime semble dérisoire, il est tout à fait clair que ces jeunes qui activent dans les différents secteurs d'activité qu'ils soient publics ou privés ont plusieurs avantages. D'abord, ce sera une occupation qui entre dans le cadre de la lutte contre l'oisiveté et la marginalisation dont on connaît les conséquences. Ensuite, le jeune parviendra à travers son activité à acquérir une expérience qui lui permettra de garder ses chances intactes dans le cas d'un recrutement et enfin il aura l'avantage de bénéficier d'une couverture sociale. Mais le but essentiel recherché à la faveur de cette politique est de permettre au jeune chômeur de se prendre en charge à travers la création de sa propre entreprise. Il passera ainsi du statut de chômeur à celui d'un responsable qui gère ses propres fonds et son propre personnel tout en tissant des relations avec l'ensemble des partenaires. “Une façon d'habituer les jeunes tâcherons suivant un plan de charge aux arcanes du métier et l'administration pour qu'ils puissent faire face aux exigences du marché et à ses règles”. M. Laradj