Si toute l'Algérie retient son souffle à quelques jours de la première sortie des Verts face au Rwanda, ici à Kigali le match entre les deux nations, prévu ce samedi, dans l'enceinte principale, le stade Amahora National, ne fait pas encore l'événement. Les gens de la capitale du pays des mille collines, vaquent à leurs occupations quotidiennes et évoquent rarement cette rencontre. Mais d'ici le jour J, les Rwandais auront tout le temps pour préparer le rendez-vous et surtout se débrouiller pour envahir le stade principal qui peut contenir jusqu'à 25 000 supporters au maximum. Ils l'ont, d'ailleurs, fait devant un autre adversaire du Maghreb, le Maroc. Le Rwanda l'avait battu lors du précédent tour des éliminatoires sur la pelouse synthétique de l'autre stade régional de la ville de Kigali devant un public de plus de 15 000 supporters. Il va certainement falloir beaucoup plus pour déstabiliser et mettre la pression sur notre groupe national. Les joueurs professionnels ou locaux, constituant l'EN, sont habitués à évoluer devant des gradins remplis à craquer que ce soit en sélection ou avec leur club. Avec une concentration infaillible, ils seront en mesure de contenir la pression d'une assistance pareille et de faire le match qu'il faut pour revenir au pays avec un bon résultat. Les Verts, qui rejoindront en début de soirée Kigali au bord d'un avion spécial, vont séjourner à l'hôtel Novotel. Un des plus luxueux établissements hôteliers qui se trouve à quelques encablures du centre-ville et du stade principal qui abritera la rencontre. Il est situé dans un somptueux quartier résidentiel au même titre d'ailleurs que plusieurs ambassades, notamment celle de l'Egypte et autres institutions publiques. Il est utile de préciser que l'EN devra effectuer deux séances d'entraînement sur le même terrain à la même heure du match, c'est-à-dire 15h30 heure locale (14h30 heure algérienne). La première demain et la seconde vendredi, soit à la veille de la rencontre. Le stade Amahora National, le “bon mauvais” souvenir Le stade Amahora National, l'enceinte principale du pays, vêtu avec du gazon naturel, qui abritera samedi le match Rwanda-Algérie, n'est pas inconnu des Verts, notamment pour les joueurs rescapés de la sélection qui a fait les éliminatoires de la CAN-2006. C'est le cas pour plusieurs joueurs à l'instar du capitaine Yazid Mansouri, Nadir Belhadj, Slimane Rahou ou encore l'attaquant Rafik Saïfi. Sur cette même pelouse, l'EN avait réalisé en 2004, sous la houlette de l'entraîneur Ali Fergani, un match nul grâce au but égalisateur inscrit par Issaad Bourahli. Ce bon résultat n'avait malheureusement pas suffi pour les Algériens pour décrocher leur billet qualificatif à la Coupe d'Afrique des nations organisée et remportée par l'Egypte deux ans après. L'Algérie était absente lors de ce rendez-vous. Cette fois, notre sélection aura droit à une bonne pelouse, bien meilleure que celle sur laquelle elle avait évolué lors du dernier match face à cet adversaire. Le stade Amahora National a été rénové depuis quelques mois. Il a abrité, en début de cette année, les matches de la dernière Coupe d'Afrique de football des moins de 20 ans. Il est doté d'une pelouse de gazon naturel, actuellement en bon état. Ceci pourra certainement aider les Ghazal et consorts à développer leur football. L'autre point qui serait avantageux pour l'équipe, c'est le fait aussi que les tribunes et le terrain sont séparés par une large main courante. Le coach national, Rabah Saâdane, aura la tâche plus au moins facile pour communiquer avec ses joueurs et leur donner les consignes nécessaires au cours de la partie. Le sélectionneur algérien semble très à l'aise, déjà, au sujet du stade. Lors de la dernière conférence de presse organisée samedi, il a affirmé avoir eu des échos rassurants, notamment sur l'état du terrain. Chaleur supportable et une sécurité totale Peut-être que le seul paramètre qui pourrait constituer un réel problème pour notre groupe national en prévision de ce rendez-vous est celui des conditions climatiques. Le thermomètre fait habituellement entre 28 et 32° C pendant tout l'après-midi, le match étant prévu justement en cette partie de la journée. Mais c'est quand même une chaleur supportable dans la mesure où le taux d'humidité, contrairement à plusieurs autres pays d'Afrique, n'est pas très élevé. Toutefois, l'idéal pour notre équipe aurait été, bien évidemment, d'évoluer dans la soirée où le temps est plus frais, 20° C maximum entre 18h et le reste de la nuit sur cette ville des plus calme et où règne une entière sécurité, et ce, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens. La guerre civile, qui a ravagé au milieu de la dernière décennie ce pays, et ayant fait plusieurs centaines de milliers de morts, n'est, en effet, qu'un cauchemar que les Rwandais ont su dépasser pour ouvrir ainsi une nouvelle page de paix. Malgré tout ce qui s'est passé entre les Hotu et la minorité Tutsi et le génocide de 1994, les liens entre les deux ethnies sont plus que jamais renforcés et ces deux dernières vivent à présent en parfaite symbiose. Pour l'anecdote, rares sont les gens à Kigali qui acceptent de répondre s'il fait partie de l'une ou de l'autre ethnie. Tout le monde s'accorde à dire qu'ils sont rwandais. Et c'est le plus important. Ce qui frappe le plus, une fois ayant frôlé le sol de Kigali, c'est la propreté de la ville. Il n'y a aucune différence sur ce côté-là entre un quartier résidentiel et les bidonvilles, rares ici. À l'instar des autres villes de ce beau pays, Kigali offre un agréable décor de verdure. Tout est propre, on y voit même pas les ordures, inexistantes. Kigali semble le meilleur terrain pour notre équipe nationale afin de commencer positivement la dernière ligne droite et la grande bataille pour se faire une place au prochain Mondial sud-africain. C'est la première étape dans la très longue et épuisante marche vers l'Everest. Les Guêpes en regroupement depuis le 8 mars L'adversaire des Verts, la sélection rwandaise peaufine actuellement sa préparation pour le match de ce samedi. Les Guêpes sont à leur troisième semaine de stage entamé depuis le 8 mars. La Fédération rwandaise de football (Ferwafa) a décidé d'interrompre depuis le début du mois la compétition du championnat local pour se consacrer pleinement à ce match de l'équipe nationale et mettre ainsi toutes les moyens et les joueurs à la disposition du sélectionneur national, le Croate Tucak Branco. Cela démontre toute la volonté et les intentions des Rwandais à ne pas rater ce premier rendez-vous des éliminatoires chez eux face aux Algériens. Ils ont établi leur quartier général à l'hôtel La Palisse qui se trouve à quelques kilomètres du centre-ville de Kigali. Un endroit idéal pour la concentration et la préparation psychologique. Nous nous sommes déplacés justement à ce lieu de regroupement des Rwandais à la rencontre du premier responsable technique de cette sélection. Sauf que le staff technique des Guêpes a refusé gentiment de nous faire des déclarations au sujet du match, et ce, jusqu'à jeudi. Le coach Tucak Branko va, en effet, animer une conférence de presse en compagnie de l'attaché de presse de l'équipe pour répondre à nos questions, son plan de travail l'oblige. Lors de sa dernière rencontre avec la presse locale tenue mardi, le sélectionneur des Guêpes s'est montré confiant quant aux chances de ses joueurs d'épingler son adversaire algérien et de démarrer cette dernière ligne droite des éliminatoires par un succès. “Nous allons jouer chez nous et nous n'avons aucun souci à nous faire. Nous sommes en mesure et capables de gagner l'Algérie”, a déclaré rassuré le technicien croate Tucak Branco. Ce dernier, qui aurait souhaité avoir plus de temps de travail avec les joueurs évoluant à l'étranger, estime que son groupe sera plus fort encore avec l'apport des professionnels à l'image de N'dikumana, Mulisa, Boubakaru et Makasi qui n'ont pas participé au début du stage. La sélection devait afficher complet, hier, avec l'arrivée des derniers joueurs évoluant à l'étranger. L'équipe nationale algérienne n'inquiète en tout cas pas Branco. “Nous n'avons pas joué devant un adversaire de niveau exceptionnel. C'est une équipe comme toutes les autres. Mon groupe n'arrête pas de progresser. Je pense que nous sommes plus forts encore par rapport au tour précédent et nous avons beaucoup envie d'avancer et de faire un meilleur parcours que lors du tour précédent.” M. B.