“Le douar de Bou-Mahni qui regroupe seize villages, s'étendant sur une vaste superficie, enclavés en zone montagneuse, souffre de nombreux manques en matière d'équipements et d'infrastructures dans tous les domaines. Ainsi, les jeunes de la région, par centaines, auxquels il faut ajouter les lycéens de l'ensemble de la commune, doivent quotidiennement se lever à une heure très matinale pour prendre place dans les moyens de transport à la charge de la régie communale extrêmement vétustes et inconfortables, qui sont des camions destinés au transport de marchandises, effectuer un long et pénible trajet, matin et soir, afin de rejoindre les lycées de Draâ El-Mizan.” Telle est l'entame d'une correspondance envoyée par la coordination des comités de village de ce douar au premier magistrat de la wilaya, il y a de cela presque deux ans, dans laquelle ils ont demandé l'urgence de la réalisation d'un lycée à Aïn Zaouïa. Aujourd'hui, la donne a changé. La situation de ces lycéens s'est encore empirée depuis que des groupes terroristes ont attaqué le parc roulant. Après deux actes, l'un au niveau du parc et l'autre sur la route reliant Aïn Zaouïa à Bou-Mahni, en passant par El Mechmel, deux camions aménagés pour le ramassage scolaire sont partis en fumée, ainsi que deux camions-citernes utilisés par les responsables communaux en vue d'alimenter les écoles en cas de manque d'eau. Dernièrement, une équipe de la Sonacome s'est déplacée sur les lieux et a fait une estimation en vue de réparer ce qui peut l'être. Selon une source locale, deux véhicules d'entre eux subiront une rénovation au sein des ateliers de la Sonacome. Du côté des élèves, c'est un calvaire au quotidien. Ils doivent faire plus de quinze, voire vingt kilomètres pour certains en aller seulement, pour rejoindre leurs établissements scolaires. La commune de Aïn Zaouïa peine à faire face à cette forte demande. Les élus locaux attendent une compensation de ce qui a été endommagé. Les parents interpellent le ministre de la Solidarité nationale afin de fournir des bus confortables à ces enfants. “Il faut voir comment ces élèves sont transportés. On dirait du bétail tout simplement. Et maintenant, même les camions aménagés n'existent plus”, nous a dit un parent. En conclusion, les responsables de la coordination des comités de village ne voient d'autre solution pour permettre à leurs enfants d'étudier dans des conditions normales que la construction d'un lycée à Aïn Zaouïa, tout en affirmant qu'une étude a été déjà faite et une assiette foncière dégagée à cet effet. O. Ghilès