Situé à une soixantaine de kilomètres à l'Ouest d'Alger, entre Tipaza et Sidi Rached, le Tombeau royal maurétanien dit Kbor Erroumia a toujours susité interrogation et mystère. Ressemblant à une énorme meule de foin dressée sur un champ et perché à 261 mètres d'altitude, cet édifice circulaire de 63 mètres de diamètre se compose d'un tambour cylindrique reposant sur une base carrée et coiffée d'un cône à gradins. Aux quatre points cardinaux, se dressent quatre fausses portes, dont les moulures ont l'aspect d'une grande croix, d'où la dénomination erronée de Kbor Erroumia ou “Tombeau de la Chrétienne.” Les chercheurs se sont souvent posés la question suivante: À qui appartient cette sépulture ? Est-ce celle de Cléopâtre ou alors celle de son époux, le roi Juba II qui a régné sur la Mauritanie par la volonté de l'empereur Augustin ? Une version présume que ce mausolée dont un auteur latin du 1er siècle après J.C, Pomponius Mela, constate l'inexistence à servir de sépulture à une famille de rois maures, monumentum commune régiœ gentis. On admet, mais sans preuve certaine, qu'il représente un tombeau punique datant, semble-t-il ,entre les IIIe et Ier siècle avant J.C La légende raconte que ce tombeau contenait un trésor caché. Le pacha Salah Raïs; qui régna de 1552 à 1556 aurait essayé en vain de s'en emparer. Plus tard, Baba Mohamed Ben Othmane, pacha d'Alger de 1766 à 1791 fit démolir à coups de canons, le côté est du tombeau sans y trouver un quelconque trésor. D'autres fouilles ont été effectuées par la suite. L'entrée avait été découverte dans le soubassement est, on a suivi la galerie qui tourne dans la base et mène à deux caveaux de 4 mètres environ dans leur plus grande dimension. On pense que les pilleurs étaient déjà passés par là, puisque mis à part quelques insignifiantes perles de colliers, pierres dures ou pâte de verre, on ne retrouva aucun trésor. La véritable chambre funéraire serait-elle enfouie quelque part sous l'énorme amoncelement de pierres que constituent ce tombeau ? Les pilleurs ont toujours rêvé de mettre la main sur les colliers de rubis, d'émeraudes et autres saphyrs, mais en vain. Le tombeau de la Chrétienne garde encore, à ce jour, tout son mystère. Nadia Arezki [email protected]