Parmi les chantiers les plus importants qui attendent d'être efficacement pris en charge, il y a l'économie et son corollaire la réglementation qui l'encadre, ou devrait l'encadrer. Le marché souffre de plusieurs maux dont le moindre n'est pas l'absence ou le manque de contrôle qui laisse les coudées franches aux produits douteux, voire dangereux qui infestent les commerces mettant en péril la santé des consommateurs. Le programme du candidat Bouteflika donne les grandes lignes de l'action du futur président. Page 14 du programme, sous le titre “renforcer la bonne gouvernance”, on peut lire au paragraphe approfondissement de la réforme de la justice : “La mise à jour de la législation se poursuivra (…) en ce qui concerne une régulation économique efficace, la protection des droits sociaux des travailleurs, et la lutte contre les nouvelles formes de criminalité.” Sur la même page, au paragraphe suivant, il est noté que les prochaines années verront la mise en place de formations spécialisées de magistrats. En bas de page, il est affirmé que “la lutte contre la corruption, les trafics financiers, ainsi que les fléaux sociaux, y compris la drogue, ne manquera pas de gager en efficacité, grâce à ce renforcement de la justice et de ses auxiliaires”. Page 15 du même document, il est noté sous le titre “renforcement des instruments de contrôle et de régulation” que “les administrations des finances, y compris les douanes ainsi que celles du commerce et du travail, connaîtront la mise en œuvre d'importants programme de développement et de modernisation”. Toujours selon le même document de campagne, page 16, “le programme portera sur le renforcement de leurs effectifs, le perfectionnement de leurs personnels ainsi que leur dotation en moyens leur permettant un plus large déploiement sur le terrain”. Il est question de réforme financière qui “sera poursuivie pour améliorer les prestations du système bancaire, la transparence des transactions et la protection de l'économie nationale”. D'après le programme fourni en livret bleu en version bilingue, arabe-français, “le développement des instruments de contrôle et de régulation contribuera au développement économique national, compris au bénéfice de l'entreprise. Il permettra également de préserver la propriété et les deniers publics contre toute forme de détournement”. Développement humain Le candidat Bouteflika promettait dans son programme “d'engager l'équivalent de 150 milliards de $ de dépenses publiques durant le prochain quinquennat, afin de financer d'importants nouveaux programmes de développement social” (page 18), “pour une offre accrue d'emplois par tous les secteurs d'activités. C'est dans ce but qu'une part non négligeable des 150 milliards de $ accompagnera la mobilisation du capital privé national et l'investissement extérieur”. “La promotion du développement humain se poursuivra, selon le même document, dans la préservation de la justice sociale et de la solidarité nationale, auxquelles l'Algérie consacre plus de 1 000 milliards de dinars par an en transferts sociaux.” À cette liste de promesses vient s'ajouter l'objectif de création de 200 000 nouvelles PME au moins, durant les 5 prochaines années. Rappelons que le total des PME existantes actuellement se chiffre à 300 000 environ et que les experts préconisent au moins 1,5 million de PME pour relancer la machine économique. Afin de faire aboutir cet ambitieux programme, le candidat Bouteflika est (page 31) convaincu qu'il faut «associer nos forces productives et nos compétences autour de la politique de développement économique et social”. C'est à ce titre qu'il compte “soutenir l'enrichissement du pacte national économique et social, pour mobiliser davantage les partenaires au développement”. Le programme du président sortant reconnaît qu'il pourrait être éventuellement amendé ou enrichi, puisque “le Conseil national économique et social, qui regroupe l'ensemble des partenaires socioéconomiques nationaux ainsi qu'un nombre important de compétences de haut niveau, sera davantage mis à contribution pour évaluer et enrichir en permanence notre démarche de développement”.