En utilisant des corps de chaussée plus modernes, on allonge la longévité des routes de dix ans. Le groupe Gotera, chargé de la réalisation de la deuxième rocade autoroute d'Alger, a organisé hier à l'hôtel El-Aurassi une journée de communication sur les techniques routières qui appellent à l'emploi de nouveaux matériaux, plus performants en assise de chaussée, et de matériaux à grande résistance à l'orniérage pour les couches de surface et également d'étanchéité des ponts-routes. Ce sont des thèmes qui ont été développés par d'éminents chercheurs et spécialistes affiliés à des structures professionnelles réputées, comme le laboratoire central des ponts et chaussées (France), le laboratoire d'Eurovia et le département de recherche de la société Siplast, Pr Industrie. Les spécialistes qui ont animé les conférences ont passé en revue les avantages et les inconvénients de l'utilisation de ce qu'ils appellent le béton bitumineux à module élevé (BBME) et l'enrobé à module élevé par rapport aux autres corps de chaussée. Aujourd'hui, les routes supportent des charges de plus en plus croissantes et le risque d'orniérage augmente. Le béton bitumineux à module élevé (BBME) et l'enrobé à module élevé apportent une meilleure solution. C'est du moins l'avis des experts. C'est aussi ce corps de chaussée que le groupe Gotera souhaite promouvoir en Algérie. L'objectif est d'obtenir une meilleure longévité de l'autoroute, 15 à 20 ans. L'utilisation du béton bitumineux à module élevé et de l'enrobé à module élevé est peut-être plus coûteuse. Mais en parallèle, elle permet des gains substantiels en termes de coûts de maintenance. L'Algérie accuse un grand retard dans ce domaine. “Nous avons 50 ans de retard dans les corps de chaussée utilisés”, regrette un participant, relevant que “les routes algériennes ne tiennent que 4 à 5 ans”. Au-delà, elles se dégradent, obligeant l'Etat à intervenir pour les réparer. Certaines routes très circulées présentent des pathologies de dégradation comme l'orniérage à petit rayon et la mauvaise texture de la surface de revêtement ; l'origine de ces phénomènes est due essentiellement à la formulation d'enrobé. Ce qui explique, en partie, la fréquence des accidents. L'évolution considérable des véhicules poids lourds en Algérie assurant la majorité du transport de marchandises augmente le risque d'agressivité sur les chaussées, ce qui réduirait la durée de vie de la route. D'autant que plus de 90% du transport des marchandises se fait par routes. Concernant la deuxième rocade d'Alger, pour rappel, le ministre des Travaux publics M. Amar Ghoul avait annoncé, en mars dernier, qu'une première tranche sera livrée durant l'été prochain, alors que le reste de ce projet sera réceptionné au fur et à mesure avant la fin 2009. Les travaux en cours sur cette première partie, qui s'étend sur une trentaine de kilomètres entre Douaouda (Tipasa) et Birtouta (Alger), sont au stade final et l'ouverture à la circulation routière du tronçon est attendue pour cet été, avait indiqué M. Ghoul à la presse à l'issue d'une visite d'inspection aux différents chantiers de ce projet. Mais rien n'est moins sûr, le projet accuse beaucoup de retard. D'une longueur de près de 66 km selon le plan initial, ce projet a été étendu sur plus de 200 km grâce à sa connexion à un réseau de plusieurs échangeurs et pénétrantes. Il s'agit, entre autres, de l'autoroute Est-Ouest, de la rocade sud d'Alger (Zéralda-Ben Aknoun), de la zone industrielle de Rouiba, ainsi que le pôle technologique de Sidi-Abdallah.