Lors de son dernier séjour à Alger, le président de la CAF avait annoncé qu'il allait “essayer d'obtenir une petite baisse des droits TV”. Ce sera à l'occasion d'une réunion avec les détenteurs actuels de ces droits. Le président de l'instance suprême du football en Afrique est apparu pour le moins conciliant envers ceux qui ne sont ni plus ni moins que des marchands de programmes à la recherche de profits substantiels. À l'origine pourtant, la CAF est le propriétaire des droits de retransmission et de publicité des compétitions qu'elle patronne. En les vendant à des tiers, elle s'assure des ressources. Céder au plus offrant un produit porteur est une opération tout à fait louable. Dans la transaction, chaque partie cherche à trouver son compte. Il est évident que les acheteurs sont loin d'être des philanthropes. Le hic est de céder, comme tout récemment, les droits à un organisme qui, en se les procurant, se met en situation de monopole. Etant lui-même radiodiffuseur, arrosant de son signal le monde arabe et une partie de l'Afrique, il fait tout pour conserver son avantage. Ou pour en monnayer, au prix fort, une partie aux télévisions nationales, qu'elle traite comme des concurrents. Pourtant, ces télévisions de service public sont celles qui couvrent le mieux le continent, ses bourgades les plus reculées et pas seulement quelques grandes cités touchées par les signaux satellitaires. Dans ses transactions avec des tiers, étrangers au continent, la CAF en oublie son devoir de généralisation, d'amélioration et de promotion de la pratique. Tout comme d'ailleurs les fédérations nationales dont elle est l'émanation. La CAF ne touche pas de subventions des Etats, à l'inverse des fédérations nationales qui perçoivent souvent de gros subsides de leur gouvernement. La recherche d'apports financiers conséquents permet de pourvoir au manque flagrant de ressources. Cela ne peut se faire toutefois au détriment des devoirs, des missions et des spécificités des membres qui donnent procuration à la CAF pour les représenter et défendre leurs droits et leurs intérêts. L'URTNA, union des télévisions nationales africaines, mieux activée, pourrait être un partenaire privilégié au niveau continental, sachant qu'elle assure la diffusion la plus large. Cela permettrait la meilleure des promotions qui plus est assurée pas des enfants de ce même continent, devenus des stars mondiales. En entrant, les jours de match, dans les foyers et les lieux publics, ils embellissent le maussade quotidien de beaucoup, tout en suscitant nombre de perspectives et de vocations. L'actuelle crise économique mondiale n'est-elle pas l'exemple parfait de l'échec d'une mondialisation imposée qui ne profite en fait qu'aux plus nantis et aux spéculateurs ? B. O.