Au lendemain du crime crapuleux perpétré dans l'après-midi d'avant-hier au niveau du campus Mohamed-Seddik-Benyahia (ex-CFA) de l'université Ferhat-Abbès de Sétif, la communauté universitaire, étudiants, enseignants et administrateurs, est sous le choc. La victime n'est autre que le jeune étudiant (S. Rafik) originaire de Bordj Bou-Arréridj, âgé d'à peine vingt ans. Il a été égorgé par son camarade et ami (C. H.), âgé de 22 ans, originaire de la commune de Aïn Oulmène, à 30 kilomètres de Sétif. À cet effet, le recteur de l'université Ferhat-Abbès de Sétif, M. Chakib Arslène Baki, a animé, hier matin, une conférence de presse au niveau de l'université d'El Bez pour apporter quelques éclaircissements et précisions sur cette affaire qui a endeuillé la communauté universitaire. En effet, le premier responsable du campus a relaté les faits du crime commis à l'intérieur de la salle des travaux dirigés de l'institut de traduction devant une trentaine d'étudiants et le professeur de français. Selon le recteur, “le crime n'a rien à voir avec le match de football disputé jeudi dernier ayant opposé l'ESS au CABBA. Un oncle maternel de la victime nous a affirmé que son neveu n'a rien à voir avec le foot. J'ai été alerté vers les coups de quinze heures trente minutes. Cinq minutes après, j'étais sur les lieux. La première chose que j'ai faite est bien sûr de parler au professeur qui m'a affirmé que le tueur qui n'est autre que l'ami de la victime et son camarade de classe qui avait demandé l'autorisation de sortir de la salle pour revenir quelques minutes après armé d'un poignard. Le professeur ne l'a bien sûr pas vu. Il rejoint ensuite sa place et quelques secondes plus tard, une étudiante se met à hurler. C'est à ce moment-là que les étudiants qui étaient en train de faire un exercice se sont rendu compte que C. H. avait perpétré son forfait”. Selon notre interlocuteur, l'alibi de ce crime n'est pas le football car la victime et l'auteur du crime ne seraient pas branchés sur le foot. Ils ne sont en aucun cas, dit-il encore, des fans des équipes de leurs wilayas respectives le CABBA et l'ESS. Rappelons que la victime est décédée quelques minutes après son évacuation au service des urgences chirurgicales du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif. Selon le premier responsable de l'université, il était impossible de soigner les blessures et plaies de S. Rafik. Il a été profondément atteint au niveau de la carotide, de la trachée et de la jugulaire. La victime, née le 4 mars 1989, est fils unique et orphelin. Selon des témoignages, les faits de cette histoire remontent à dimanche dernier quand la victime a soufflé la fumée de sa cigarette au visage de C. H., ce dernier s'est senti touché dans son amour- propre, il a alors giflé S. Rafik. Les deux amis sont rentrés en cours et rien ne prédisait que les choses allaient tourner au drame. Par ailleurs, nous avons aussi appris que l'auteur du crime qui n'a pas su formuler sa demande d'autorisation de sortir de la classe, à son professeur de français, est sorti sous les rires de ses camarades. C'est peut-être la cause de ce crime. Des étudiants rencontrés hier au campus nous ont déclaré que le mobile du crime n'est autre que le match de football dont l'ESS est sortie vaincue et éliminée de la Coupe d'Algérie. Cependant, il faut noter que les actes de violence dans les campus tendent à se banaliser. Selon des professeurs que nous avons rencontrés, le campus universitaire et les différentes facultés ont connu depuis samedi plusieurs altercations entre Bordjis et Sétifiens. La cause n'est autre que le match de jeudi dernier. “Nous avons essayé de parler avec les étudiants pour leur faire comprendre que ce n'est qu'un match de foot et il faut bien un vainqueur et un vaincu mais nos paroles semblent ne pas avoir eu d'impact sur les fans des deux équipes qui ont été depuis plusieurs années frères et amis. Les responsables doivent, dans les plus brefs délais, lancer des campagnes de sensibilisation au niveau des facultés pour que ces scènes qui ont plongé les populations des deux wilayas dans la consternation ne se reproduisent plus”, nous a déclaré un professeur à l'institut de droit.