Même si les autorités de la wilaya de Tizi Ouzou, et à leur tête le wali et le président de l'APW, ont tenu à perpétuer la tradition en invitant à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse tous les journalistes et correspondants locaux à un déjeuner-débat très convivial, où de nombreuses doléances ont été exposées, notamment le vieux projet de création d'une maison de la presse à Tizi Ouzou, l'Association des journalistes et correspondants de presse de la wilaya a enfin tenu sa promesse d'organiser solennellement une sympathique cérémonie “en famille” pour marquer symboliquement sa soif d'indépendance et profiter d'une telle occasion pour rendre un vibrant hommage à tous les doyens de la presse en Kabylie. C'est ainsi que cinq pionniers de la presse bien connus en Kabylie, mais aussi à travers les quatre coins d'Algérie ont été honorés de fort belle manière par leurs pairs, toutes générations confondues, et ont eu droit à de beaux cadeaux souvenirs offerts par le quotidien Liberté sous forme de jolis tableaux majestueusement concoctés en la circonstance par notre célèbre caricaturiste Ali Dilem. Après une minute de silence très émouvante à la mémoire de tous les journalistes disparus très souvent dans des conditions tragiques — et Dieu seul sait si la région a payé un lourd tribut avec les assassinats horribles de nos regrettés confrères Tahar Djaout, Hamid Mahiout, Saïd Tazrout, Smaïl Yefsah, Achour Belghezli et Ferhat Cherkit tous originaires de la wilaya de Tizi Ouzou —près de cent cinquante journalistes et correspondants de presse accrédités dans la wilaya de Tizi Ouzou ont écouté dans un silence religieux les témoignages de leurs cinq aînés, aujourd'hui retraités et visiblement émus par autant de solennité et de considération. Saïd Smaïl, ancien rédacteur en chef d'El Moudjahid et ancien directeur de la station régionale de la radio à Tizi Ouzou, habituellement si bavard, avait bien du mal à trouver les mots pour exprimer tous ses sentiments après une telle reconnaissance. “Je considère que je viens de vivre le plus beau moment de ma vie de journaliste au même titre que le jour mémorable où j'avais rédigé le premier papier de ma longue carrière journalistique. Je me rappelle qu'au lendemain de l'Indépendance, nous n'étions que deux journalistes à Radio Tizi Ouzou, et je constate avec un immense bonheur que la famille de la presse s'est considérablement agrandie aujourd'hui puisqu'il y a plus de cent cinquante journalistes et correspondants de presse répartis à travers toute la wilaya”, dira notre confrère qui porte bien ses soixante et onze ans et qui s'est désormais converti à la littérature puisqu'il a déjà édité plusieurs romans de haute lignée. Youcef Bournine, 74 ans, ancien journaliste bien connu à El Moudjahid et à l'APS et ex-chef de bureau du Soir d'Algérie à Tizi Ouzou, était tout aussi ému par toutes ces marques de respect. “Je n'ai pas l'habitude des cérémonies et des honneurs, mais j'ai tenu à venir à cette sympathique cérémonie pour répondre à toutes ces marques de respect émanant de la part de mes jeunes collègues qui continueront j'espère sur le chemin tracé par les anciens”, dira Bournine qui passera la parole à son ancien collègue Ramdane Temzi, 77 ans, ex-chef de bureau de l'APS à Tizi Ouzou. Peu bavard et très aimable comme à ses habitudes, Da Ramdane ne manquera pas de féliciter tous les organisateurs pour la réussite de cette belle cérémonie. Et en l'absence de Mohand Saïd Ziad, ancien photographe de presse à l'APS aujourd'hui quelque peu malade, son autre confrère de l'APS Da Ferhat Serbouh, 70 ans, lui aussi ancien photographe de renom à l'APS, devait clôturer cette cérémonie en remerciant vivement tous les confrères qui ont témoigné de leur respect et de leur solidarité en cette journée si chère à la grande famille de la presse, et ce, avant d'inviter la nombreuse assistance à une photo souvenir qui fera certainement date dans les annales de la corporation journalistique en Kabylie.