Le FFS a organisé jeudi à l'Institut des techniques hôtelières et touristiques de Tizi Ouzou (ITHT) avec les militants de son parti, ses sympathisants et des invités, une rencontre où il a été question de la nécessité de la construction d'un pôle démocratique. Lors de son intervention, Karim Tabbou, le premier secrétaire du FFS dira que son parti, “ambitionne de construire une ouverture démocratique avec toutes les forces politiques”, sans exclusive, à condition que celles-ci soient animées de bonnes volontés pour le changement. “Des politiques de salon, nous n'en voulons pas”, a ajouté M. Tabbou, en rappelant que le FFS, régi depuis sa création par des principes de dialogue, a de tout temps essayé de raisonner et d'éviter le pire au peuple algérien. Il a rappelé dans ce contexte, les accords passés par le leader du parti, Hocine Aït Ahmed, avec Ben Bella, avant le coup d'Etat de juin 1965, sa mise en garde, en 1990, sur “l'impasse” dans laquelle se trouvait l'Algérie, raison pour laquelle il avait appelé au boycott des élections locales et législatives d'alors, l'historique marche, à Alger, du 2 janvier 1992, “pour ne pas abandonner le terrain politique sous le monopole des extrémistes islamistes”, avait préconisé alors Hocine Aït Ahmed. “J'ai une ambition personnelle avec vous les jeunes, pour ressusciter les valeurs de la modernité”, dira Karim Tabbou à l'adresse des groupes d'étudiants militants, ajoutant que la classe politique est mise en demeure pour reconstruire l'avenir de la société, et que chaque courant doit s'engager, dans ce contexte, sur la base d'une plate-forme à respecter. Néanmoins, il est absolument nécessaire pour chacun de faire d'abord son bilan, de se regarder dans un miroir pour voir les reflets de son bilan politique. Les politiques de salon, la pratique politique saisonnière, d'ambivalence, de flou…, le FFS n'en acceptera plus. Le choix de notre parti est stratégique et radical contre le régime du pouvoir en place. Pour changer un régime, il faut être capable de créer un cadre dans lequel l'on pourrait évoluer par étape, ajoute Karim Tabbou en décriant le silence de tous ces enseignants de droit qui n'ont pas osé réagir après le viol de la Loi fondamentale par Bouteflika en novembre dernier. Il dira que le FFS ne se targue pas d'être à lui seul l'alternative, mais il est un élément fondamental de cette alternative pour le changement. Dans cette perspective, le FFS avait déjà fait appel aux forces de changement, lors de son 4e congrès de septembre 2007. Et pour ce faire, il faut s'imposer des choix sur lesquels compter pour l'ouverture démocratique aux côtés des syndicalistes, des étudiants, des femmes et de la société en général. Cette ouverture chantée uniquement à la veille de quelque élection, doit cesser. Nous avons eu l'expérience de ces élus sur des listes FFS et qui trahissent leurs engagements au moindre miroitement occasionnel. Karim Tabbou a annoncé le projet de son parti de constituer un collectif d'avocats à même de défendre les citoyens (syndicalistes, travailleurs, étudiants, harragas…), victimes sans défense de l'arbitraire, mais devant lesquels le FFS ne va pas se taire. Karim Tabbou a évoqué dans ce contexte une histoire émouvante d'un père de trois enfants, à Oran, qui en a perdu deux dans une aventure de harragas, avant d'être convoqué pour s'expliquer devant… la justice, ou encore ces jeunes qui ont osé manifester leur mécontentement, à 2 000 km de la capitale (sud du pays), avant de se voir condamnés à 6 mois de prison ferme. Selon Karim Tabbou, le FFS va lancer désormais des écoles de formation politique, la constitution de collectifs femmes élites, de sections d'étudiants au nom de Ali-Mecili à travers tout le territoire national (universités notamment), de collectifs de médecins bénévoles pour le dépistage de maladies dans les villages. “Il faut une ouverture envers nous-mêmes”, dira encore le conférencier avant de donner libre cours aux débats et interventions de militants de sa formation politique. Salah Yermèche