L'université de Saâd-Dahleb, en collaboration avec la faculté des sciences vétérinaires, a organisé hier à l'hôtel Grand-Bleu les premières journées maghrébines d'épidémiologie. Cette rencontre, la première du genre, se veut une réponse de spécialistes à la question lancinante de la santé animale et une occasion pour jeter les bases d'une passerelle d'échanges entre les différents spécialistes maghrébins et européens, en matière d'informations et établir un contact permanent afin de cerner au plus vite toute épidémie. Le rendez-vous d'hier est intervenu pour faire connaître les différentes enquêtes épidémiologiques menées par les professionnels de la santé animale au Maghreb. L'opportunité a été saisie par les participants, des professeurs de différentes facultés des sciences vétérinaires, de bénéficier de l'expérience des spécialistes français présents à cette manifestation. Selon le Dr Rahal, président de l'organisation de ces journées, la profession vétérinaire est confrontée à la problématique de gestion des maladies animales. Le défi est de faire face aux risques sanitaires ainsi qu'à leurs conséquences aussi bien sur la santé du cheptel que sur la santé publique. “Il n'y a qu'à citer la grippe porcine ou aviaire, connue du grand public, mais aussi la Blue Tangue, la peste ovine au Maroc, les maladies telles que la brucellose, la tuberculose, la leishmaniose. Aussi, il faut ajouter que les maladies multifonctionnelles telles que les diarrhées néonatales, les mammites bovines, les salmonelloses, les coccidioses aviaires, etc.” Notre interlocuteur avoue, néanmoins, que le programme national d'études vétérinaires accuse un retard en matière de connaissances des maladies transmissibles. Dans son intervention, le Dr Toma B., de l'Ecole vétérinaire Maisons-Alfort (France) a traité les bases pour l'enquête descriptive en épidémiologie des maladies animales dans laquelle il insiste sur la qualité, la préparation et le déroulement de l'enquête épidémiologie. Pour lui, la réalisation d'une enquête descriptive passe par plusieurs étapes comprenant chacune différentes actions. De Tunisie, le professeur Seghaier, du Centre national de veille zoo sanitaire de Tunis, a abordé le thème de la rage animale en Tunisie : “Evolution et perspectives”. Pour le vétérinaire épidémiologiste, Fatah Bendali de l'Université de Blida, l'épidémie n'est pas uniquement la panacée des maladies contagieuses au sens strict mais elle est aussi un outil pour gérer la santé de manière générale et particulièrement animalière.