Certaines d'entre elles auraient des liens de parenté avec des “émirs” en activité dans la région. Six personnes soupçonnées d'avoir participé au guet-apens qui a conduit à la mort du chef de la Brigade mobile de la Police judiciaire (BMPJ) de Zemmouri et à un de ses adjoints ont été arrêtées ces dernières quarante-huit heures par les forces de sécurité. La plupart de ces jeunes, âgés entre 20 et 35 ans, sont originaires de la commune de Zemmouri et seraient membres d'un réseau de soutien aux groupes terroristes activant dans la région. Il leur est reproché notamment d'avoir donné, le jour de l'attentat, des informations sur les mouvements de policiers et du chef de la BMPJ de Zemmouri. Selon nos sources, certains d'entre eux auraient des liens de parenté avec des “émirs” de la seriat de Zemmouri dirigée par un certain Youcef Maldji et son adjoint Mohamed Hadjeres qui ont à leur actif plusieurs autres attentats et assassinats, dont celui des deux policiers tués par l'explosion d'une bombe l'année dernière tout près de la cité de la police. Le groupe, qui s'appuie sur ses réseaux de soutien fort nombreux dans la région, est aussi derrière l'assassinat de repentis, ainsi que de nombreux citoyens de la localité. Pour rappel, le chef de la BMPJ et ses compagnons, dont l'un est toujours en observation à l'hôpital d'Aïn Naâdja, à Alger, ont été victimes d'un guet-apens orchestré par un informateur. C'est ce dernier qui a attiré Taha Taher, chef de la BMPJ de Zemmouri, et ses adjoints sur les lieux de l'attentat après les avoir informés de la présence d'un réseau de trafic de drogue dans les environs. Les trois policiers, venus à pied et en tenues civiles, seront surpris par des tirs nourris en provenance d'un bosquet situé en face de cette zone d'habitations encore en état de chantier. Un des policiers est mort sur le coup, un autre a été grièvement blessé, alors que le chef de la BMPJ, touché par plusieurs balles à l'abdomen et au cou, rendra l'âme quelques minutes après son admission à l'hôpital de Thénia. Ainsi, en dépit de nombreuses opérations de démantèlement de groupes de soutien par les forces de sécurité, il n'en demeure pas moins que des réseaux subsistent encore et demeurent toujours actifs. L'on sait que les groupes de l'ex-GSPC comptent beaucoup plus sur leurs réseaux de soutien “dilués” généralement parmi la population et qui sont composés, souvent, de jeunes chômeurs non connus par les services de sécurité. Parfois, les groupes utilisent des collégiens ou des écoliers, comme c'est le cas à Thénia (ex-Minerville), dans la wilaya de Boumerdès, où la police a pu démanteler l'année dernière un réseau de soutien composé essentiellement de collégiens et de lycéens. En plus des renseignements et de l'aide logistique qu'ils fournissent aux groupes terroristes moyennant des primes allant de 2 000 à 10 000 DA par semaine, ces jeunes, surtout les chômeurs, recrutés généralement parmi les connaissances ou les parents de terroristes en activité, sont appelés souvent à effectuer d'autres missions plus délicates, comme celle consistant à poser un colis piégé ou une bombe artisanale. Une fois recrutés pour effectuer ce travail, ces jeunes, qui ne peuvent plus faire marche arrière, balancent très souvent dans l'action armée en rejoignant les groupes terroristes et deviennent des terroristes à part entière. M. T.