L'attentat semble avoir été minutieusement préparé par ses auteurs qui ont usé de la lâcheté d'un informateur pour accomplir leur forfait. La mort du chef du BMPJ de Zemmouri, T. Tahar, connu sous le nom de Tahar, et de l'un de ses compagnons, a jeté une grande consternation parmi les éléments des services de sécurité comme elle a suscité une grande émotion au sein de la population. Ce commissaire, considéré comme l'un des hommes-clés dans la lutte antiterroriste au niveau de la wilaya de Boumerdès, et deux de ses compagnons, sont tombés dans un guet-apens juste devant le site de logements AADL de Zemmouri. Selon nos sources, c'est un informateur ayant l'habitude de les alimenter en renseignements qui les a attirés dans ce coin. Les trois policiers sont venus à pied et en tenue civile pour éviter d'être repérés, mais au moment de leur arrivée sur le lieu de rendez-vous, ils ont été surpris par des tirs nourris en provenance d'un bosquet situé en face de cette zone d'habitation encore en état de chantier. Un des policiers est mort sur le coup, un autre a été grièvement blessé, alors que le chef de la BMPJ, touché de plusieurs balles à l'abdomen et au cou, rendra l'âme quelques minutes après son admission à l'hôpital de Thénia. Les terroristes, au nombre de deux, auraient pris aussitôt la fuite en compagnie de leur informateur, indiquent nos sources. L'attentat semble avoir été minutieusement préparé par ses auteurs qui ont usé de la lâcheté d'un informateur pour accomplir leur forfait. Le commissaire, âgé de 35 ans, connu pour sa courtoisie et sa droiture, devait fêter son anniversaire demain le 5 mai. Il envisageait de se marier en juin prochain. Un cadeau qu'il devait offrir à ses parents, notamment à sa mère et à son père, qui se trouvaient au moment de sa mort aux Lieux saints pour accomplir le pèlerinage de la omra. Selon ses compagnons et ses amis – très touchés par sa perte –, ce policier a gravi les échelons rapidement et cela grâce à son dévouement et à ses qualités professionnelles. C'est lui qui avait éliminé l'“émir” Bentitraoui, alias Abou Khitma, en février 2009 dans une opération spectaculaire en plein centre-ville de Boumerdès. Un coup qui lui a valu les félicitations du Directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi, et de nombreux autres responsables. Un mois plus tard, soit le 9 avril, il sera nommé chef de la BMPJ de Zemmouri, la structure la plus importante de la police en matière de lutte antiterroriste au niveau de la région. C'est le directeur de la DGSN qui procédera à l'inauguration de cette unité située à la périphérie de la ville de Zemmouri. Tahar est également à l'origine de plusieurs autres opérations ayant conduit à la mise hors d'état de nuire de nombreux terroristes dont plusieurs “émirs” du GSPC, affirment ses collègues. Sa force de frappe, c'est le renseignement, nous a indiqué un officier précisant que Tahar prenait parfois de grands risques pour la réussite de ses opérations comme cela l'a été lors de l'élimination de Bentitraoui ou encore lors de l'opération d'avant-hier qui lui a coûté la vie. Cet officier, qui sera inhumé aujourd'hui à Bouderbala dans la daïra de Lakhdaria, restera un exemple pour de nombreux policiers, notamment ceux qui sont en première ligne dans la lutte antiterroriste. La presse dans son ensemble lui a rendu, à lui et à son compagnon, un vibrant hommage hier à l'occasion de la célébration la Journée mondiale de la liberté de la presse, organisée au siège de la wilaya de Boumerdès. Pour rappel, la commune de Zemmouri reste la zone la plus dangereuse de la wilaya de Boumerdès vu le nombre d'attentats qui y sont commis, parfois en plein jour. L'explication se trouve, selon de nombreux observateurs, dans le nombre de terroristes issus de cette région et encore en activité puisqu'ils seraient une vingtaine toujours en cavale. Mais à Zemmouri, comme dans d'autres localités, ce sont les éléments de soutien disséminés au sein de la population qui servent d'appui à leurs méfaits, comme en témoigne l'attentat d'avant-hier. M. T.