Au terme du repas offert par le wali de Blida, M. Hocine Ouadah dimanche, journée mondiale de la liberté de la presse, aux journalistes locaux, celui-ci s'est rendu dans l'ouest de la wilaya (Oued Djer, El Affroun, Mouzaïa et Oued El-Alleug) afin de poursuivre sa tournée des chantiers du bâtiment (une priorité avec celle de l'éducation dont il a fait son cheval de bataille) qui avait débuté à l'est (Meftah, Souhane, Bougara, Larbaâ, Chebli, Boufarik et Blida) durant toute la journée de mardi dernier. Première halte : le pôle universitaire d'El-Affroun qui, à la suite de la mise en demeure adressée verbalement, une semaine plus tôt, jour pour jour, à l'entreprise chinoise, a enregistré une avancée remarquable s'expliquant vraisemblablement par le renforcement en effectifs, auquel l'entreprise a dû procéder en recrutant 40 Algériens durant cette semaine, et en matériel. Le ton du wali avait été, rappelons-le, ferme et sans appel : “Vous êtes ici en face d'un représentant de l'Etat !” Le taux d'avancement des travaux est estimé à 60% pour la structure des 5 000 places pédagogiques, ce qui constitue un bon présage pour une rentrée dans les délais, et à 50% pour celle de l'hébergement, soit les 2 000 lits attendus pour la rentrée. Pour l'heure, le chantier s'active en vue de l'échéance prévue. Il reste que le premier responsable de la wilaya, qui ne semble pas décidé à négliger le détail, n'a pas manqué de faire remarquer au chef de projet que les tons proposés de la peinture des murs n'étaient pas appropriés : soit criards (de mauvais goût), soit trop clairs et salissants. À Oued Djer, le wali s'est montré très satisfait de la qualité des travaux et de la finition des logements sociaux qu'il a visités (41+ 24 en voie d'achèvement, 45 autres en cours de réalisation ainsi que 50 entrant dans le programme complémentaire) alliant confort et esthétique : “Il n'y a rien à dire ; c'est parfait en rythme et en qualité !” 160 logements auxquels s'ajoutent 24 logements ruraux terminés à 95%, attribués mais non encore distribués, mais qui ne couvrent, selon le PAPC, que 40% des besoins de la population locale. Ce dernier déplore, pour l'instant, le manque d'assiette foncière pour un programme de 100 logements sociaux en prévision. À El-Affroun, sur le site des 230 logements sociaux locatifs OPGI, sis à la sortie ouest de la ville, et dont une partie (160) devrait être achevée, au plus tard, à la fin juillet (avec escaliers en marbre et faïence de qualité) et l'autre (80), en décembre de l'année courante, a, encore, exprimé sa satisfaction devant le travail correctement accompli : “Voilà ! Quand on veut, on peut. Comme quoi l'argument selon lequel il n'y a pas de main d'œuvre qualifiée pour expliquer le gâchis dans la construction de logements n'est pas fondé… Il y a une main-d'œuvre spécialisée, elle a un coût ; quand on la paie à sa juste valeur, on la trouve, quand on ne veut pas se donner la peine de la rémunérer, on triche et on recrute des manœuvres formés sur le tas, ce qui donne le résultat que l'on a souvent sous les yeux.” Plus à l'est, le premier responsable de la wilaya n'a pas caché son mécontentement devant l'état extérieur des lieux des 118 logements sociaux participatifs. À l'architecte du bureau d'études présente, il a fait remarquer le bâclage patent des travaux à travers des imperfections au niveau de la façade, de la menuiserie (mauvaise qualité des persiennes), entre autres, pour finir par un avertissement à son bureau d'études : “Je reviendrai dans quinze jours, vous devez entre-temps avoir repris ce qui a été mal fait, à l'extérieur comme à l'intérieur. Et aux frais du responsable ! L'administration ne donnera pas un sou de plus que ce qu'elle a déboursé pour un travail sûr et de qualité !”Partout où il s'est arrêté, pour l'inspection des chantiers de construction, le wali a insisté sur le respect des délais et celui de la qualité, sur l'honnêteté dans la réalisation, en vue de la durabilité et de l'esthétique du produit à livrer, mais encore, dans le cas des logements, du respect à l'égard de leurs futurs occupants. Une vision qui révolutionne le bâti quand on compare, dans la même ville, les logements sociaux ou de fonction des enseignants, livrés il y a 20 ans, dans un état lamentable d'inconfort, avec des vices de construction et autre absence de normes de base même, et qui se trouvent, de ce fait, aujourd'hui, dans un état de délabrement avancé, avec ceux qui le seront dans les semaines à venir (aménagés confortablement, agréables à l'œil, modernes et sûrs). Un grand gâchis pour les premiers dont les occupants continuent, plus de 20 ans après, à faire les frais, un réel plaisir que l'on ressent devant les seconds ! C'est ce que l'actuel maire d'El Affroun, Kebir Djelloul, enseignant de formation, a admis avec une citoyenne, sa voisine, qui lui faisait la remarque sur le logement de l'éducation qu'ils occupent depuis deux décennies.