Elle a souvent constitué le souci des hommes politiques, des dirigeants et autres prêcheurs intéressés : la communication, pour ceux qui en maîtrisent la bonne recette, reste sans nul doute un atout majeur, pas seulement pour convaincre mais aussi pour susciter l'adhésion de l'autre. Ou le persuader. Mais comment, dès lors qu'on se soumet à l'exercice, s'assurer que notre communication est efficace ? Consultant et formateur en communication, Pierre Guilbert, avec un art consommé de la… communication, résume l'objectif en une formule : “La communication, c'est éviter que le lézard qui sommeille en l'autre ne s'endorme.” Lors d'une conférence animée au CCF à Alger, intitulée “De Gutenberg à l'Homo Connectus, le b.a.-ba de la communication”, ce formateur, aussi en management, soutient que la seule communication valable est celle que l'autre comprend. Et l'émetteur doit, selon lui, mettre toute son énergie pour respecter une “orientation récepteur”, jugée cruciale. Pour atteindre cet objectif, il détaille pour ainsi dire la “recette” à même de rendre efficiente notre communication. Le parler vrai, une gestuelle naturelle et une stimulation constante du cerveau de l'autre dans sa partie cognitive et rationnelle, parmi les trois : primitif ou reptilien, siège des réflexes et instincts ; limbique ou mammalien, siège de l'émotion et de la convivialité et enfin le néocortex ou humain, siège cognitif et rationnel, sont autant “d'éléments” qui confèrent de l'efficacité à la communication. “Notre communication est ratée si le cerveau reptilien prend le dessus”, observe Guilbert. Pour capter l'intérêt de l'autre, il propose donc cinq stimuli : l'égocentrisme, savoir parler au centre d'intérêt de l‘autre ; les contrastes, soigner le début et la fin de l'intervention, la simplicité, être concret, le visuel et enfin l'émotion. Interrogé si la communication conduit à la domination puisque son objectif étant la persuasion et l'adhésion, Pierre Guilbert estime que le tout est d'avoir une “éthique”. “Mais on peut faire beaucoup de choses avec la communication”, observe-t-il, toutefois. Et la communication de crise ? “Le parler vrai est fondamental.”