Ils demandent la réintégration des trois syndicalistes suspendus de leur emploi ainsi que plus d'informations sur les modalités de cession de leur unité. Rien ne va plus à l'ex-unité de production commercialisation de pompes et vannes (ex-Poval) de Rouiba aujourd'hui Eurl Agroo-Deel Equipements, unité pompes. Les travailleurs de cette unité appuyés par des syndicalistes de la zone industrielle et l'union locale UGTA de Rouiba se sont rassemblés hier devant le siège de l'unité en signe de protestation contre la suspension de trois de leurs collègues. Les travailleurs ont demandé la réintégration des trois syndicalistes suspendus de leur emploi. Ils ont exigé également plus d'informations sur les modalités de cession de leur unité et le non-respect des engagements et les dispositions contenus dans le contrat de cession par le repreneur de leur unité, le groupe privé Kherbouche. M. Messaoudi, secrétaire général de l'union locale UGTA, accompagné de M. Benmeloud de la SNVI, présent à ce regroupement, ont menacé de paralyser la zone industrielle en cas où ces syndicalistes demeurent suspendus. Les membres de la section syndicale de Poval mettent en avant le non-respect par le patron d'Agroo-Deel de la plupart des engagements qu'il avait signés avec la direction générale de Poval lors de la cession de l'unité. Ils citent entre autres “la convention collective de branches qui a été rejetée par la nouvelle direction et qui a été substituée par une convention collective sans l'accord écrit de la section syndicale de Rouiba”, précise-t-il. Les travailleurs nous exhibent un document signé par les deux parties (Poval et Agro-Dell) où le PDG de cette dernière en sa qualité d'acquéreur de l'unité s'engage, entre autres, à “appliquer toutes les dispositions du droit du travail algérien et de la convention de branches issue de la négociation avec la FNTMMEE-UGTA (octobre 2006)”. Les syndicalistes disent ne pas comprendre “le silence de la direction générale de Poval et la SGP Equipag sur la violation de cette convention de branches issue pourtant d'un un accord annoncé à grande pompe lors de la tripartite de 2006 et pour lequel le président de la République n'a cessé de demander l'application”. Comme ils s'inquiètent sur le sort réservé à leurs différentes réclamations au sujet des 10% que les 70 travailleurs devaient toucher à titre gracieux à l'issue de la reprise de leur unité par un nouvel acquéreur. “Lors d'une collation organisée le 1er août 2007 à laquelle tout le personnel a été convié, le DG de l'unité nous a informé que le contrat de cession a été paraphé et que tous les travailleurs percevront 10% du montant de la cession mais quelle fut notre surprise lorsque nous avons appris plus tard qu'un montant de 88,8 MDA prélevé de la vente de notre unité a été attribué à l'entreprise pour un soi-disant volet social utopique et rien pour nos 10%”, affirme le secrétaire général de la section syndicale.Les représentants des travailleurs affirment également que 14 travailleurs demandeurs de départ en retraite proportionnelle sont en justice pour non-application des avantages accordés par la convention collective. Sur les autres engagements de l'acquéreur, les protestataires soulignent que rien n'a été entrepris depuis la date de cession de l'unité en juillet 2007 à ce jour, notamment les investissement prévus d'un montant de 23,5 milliards de centimes mais aussi les 50 emplois à créer, précisent les syndicalistes qui évoquent des pressions et des intimidations qui sont exercées contre eux. “Nous venons d'être suspendus de notre emploi mais nous continuerons à nous battre pour nos droits”, ajoutent-ils. Le directeur de l'unité M. Bouali, qui nous a reçu dans son bureau, a d'abord affirmé que le problème des 10% évoqué ne concerne pas son unité et ne regarde pas le groupe Kherbouche. Il a nous a informé que les 10% ne sont pas mentionnés dans la résolution du CPE n°11/73 du 19/12/2006. Sur la convention, M. Bouali reconnaît avoir dénoncé la convention en novembre 2007 parce qu'elle n'accordait pas assez d'avantages aux travailleurs, précise-t-il, ajoutant “qu'avec la présente convention les travailleurs sont mieux rémunérés”. Le directeur de l'unité affirme que plus de 35 milliards ont été investis et que l'unité compte actuellement plus de 90 travailleurs. Pour étayer ses propos sur le respect de ces engagements, M. Bouali a montré une lettre signée par le directeur général de Poval où l'acquéreur le groupe Kherbouche “est félicité pour sa collaboration et pour les efforts qu'il a entrepris depuis la reprise de l'unité”. M. T.