L'application du système de la concession, qui est effectif pour la société de distribution de l'électricitéet du gaz de l'Ouest (Sonelgaz-SDO), place désormais cette entité dans une exigence d'équilibre des comptes et de services publics, avec un délai de 5 ans accordé pour sa mise à niveau. Le P-DG de Sonelgaz-SDO, M. Bensid Djelloul a, lors d'une conférence de presse tenue hier au Royal Hôtel d'Oran, livré le bilan des comptes sociaux de la direction de l'Ouest, soit 17 wilayas et 20 directions, abordant aussi les questions liées aux pertes subies pour cause de fraudes et d'agressions sur les installations. Avec un chiffre d'affaires de plus de 34 000 millions de dinars en 2008 et une hausse de l'ordre de 7 à 8% attendue pour 2009, Sonelgaz-SDO enregistre encore un accroissement de l'ordre de 19% de son endettement global. Pour ce qui est des dettes d'investissement, elles s'élèvent pour leur part à 136% et sont aussi en accroissement. C'est probablement là l'une des plus grandes difficultés de Sonelgaz, à savoir assurer des investissements importants et parfois lourds en ne comptant que sur ses fonds propres (modernisation du réseau, programme de raccordement du gaz et de l'électricité, projet de réalisation central de production d'énergie, etc.). Les dépenses d'investissement ont atteint en 2008 le montant de 14 716 millions de dinars, apprend-on encore. Néanmoins dans la présentation de son bilan, M. Bensid Djelloul fera remarquer que le chiffre d'affaires, qui a augmenté de 12%, doit cette performance surtout à la vente de l'énergie électrique, plus de 12% en 2008. D'ailleurs, le taux d'électrification à l'échelle de la wilaya est de 97%, mais nettement inférieur pour le gaz puisque le taux de desserte n'est que de 52%. Dans ce bilan extrêmement chiffré, le fait marquant est de constater que Sonelgaz-SDO vend à l'heure actuelle son énergie avec une perte évaluée entre 2 à 3 milliards de dinars. À titre indicatif, le prix de vente de basse et moyenne tension pour l'électricité est de 305,30 centimes, alors que le prix de revient est de 395 centimes, pour le gaz ces tarifs sont respectivement de 31,94 centimes et 48,61 centimes. Une situation que devrait entériner malgré tout la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) avant la prise en charge par la caisse de compensation. Cela rappelle en la matière les demandes réitérées de Sonelgaz de procéder à une hausse de sa tarification pour mieux assurer ses investissements, chose qui a été jusqu'à ce jour refusée. Mais c'est là un point déroutant, expliquent certains observateurs et qui est en contradiction avec le système de concession. En plus de ces pertes subies par la tarification, Sonelgaz doit faire face quotidiennement à des pertes hautement plus élevées et subies sans pouvoir y apporter des solutions pour l'instant. Il s'agit là du phénomène des agressions contre les installations, le vol de câbles électriques et de conduites de gaz qui ont coûté en 2008, 234 millions de dinars, et celui de la fraude estimé à 20% sur les réseaux. Des campagnes de sensibilisation sont régulièrement lancées, mais aussi des actions en justice contre les fraudeurs. La sanction prévue pour les fraudeurs peut aller jusqu'à de la prison ferme, nous dit-on.