M. Najer Robinson, le DG de la SPA Kahrama, qui va réaliser la station de dessalement de l'eau de mer, a présenté, hier matin, au siège de la wilaya d'Oran, les différentes étapes du projet, accompagné de ses plus proches collaborateurs. Ce projet qui, faut-il le rappeler, avait été présenté en mai 2002 au président Bouteflika, avait suscité déjà à l'époque maintes interrogations sur deux points importants : le coût et l'impact environnemental. Hier, ces mêmes deux points ont constitué l'essentiel des débats, et force est de constater que les représentants de Black And Veatch (Afrique du Sud), le principal actionnaire chargé également de la conception du design, de la coordination des études, étaient gênés par les questions pertinentes sur les impacts des rejets solides et liquides. Souvent évasif, l'orateur consentira à dire que des études d'impact sur l'environnement et sur les fonds marins ont été menées. En effet, le procédé retenu pour la station de dessalement est le “MSF” parce que “l'exploitant avait des exigences, notamment pour la production d'énergie et pour l'utilisation d'eau de qualité”, dira l'intervenant. Avec ce procédé, les rejets de saumure dans le milieu marin vont augmenter de l'ordre de 10% la salinité de l'eau de mer. Si la température de l'eau de mer près d'Arzew est de 24° à 100m, elle sera de 28° après les rejets. Se voulant convaincants, les représentants de “B and V” déclarèrent qu'ils respecteraient les normes internationales, “nous avons des financements internationaux et ils sont très exigeants pour tout ce qui est des normes environnementales...”. Et d'ajouter plus loin : “À Arzew, les hydrocarbures ont déjà eu des effets sur la flore et la faune !...” L'autre question relative au coût de l'eau a déjà été tranchée depuis longtemps par les pouvoirs publics. L'eau produite par le procédé de dessalement sera vendu à 70 DA le m3 à la Sonatrach qui la rétrocédera à l'ADE. En 2002, les promoteurs du projet avaient laissé entendre que ce serait le Trésor public qui prendrait le différentiel à sa charge puisqu'il ne pouvait être question que l'ADE vende le m3 à un tel prix au simple citoyen. En effet, la capacité de production sera de 86 880 m3/j, dont 20 000 m3/j pour les activités de la Z.I d'Arzew. En plus de cette production, le projet prévoit également de produire 320 MW. La mise en service de la première turbine est prévue pour mai 2005, ce qui veut dire que le projet a déjà du retard par rapport aux prévisions annoncées lors de la première présentation du projet. F. B. Un projet de 410 millions de dollars Black And Veatch est associée à la Sonatrach et Sonelgaz pour ce projet de dessalement de l'eau de mer. Si le montant global du projet est de 410 millions de dollars, 70% sont des fonds de l'entreprise sud-africaine et 20% pour les deux autres partenaires qui ont, par ailleurs, constitué une société, Algerian Energy Compagnie (AEC). C'est un constructeur japonais Hitochiu/hi qui a été choisi pour la réalisation de la station pour un montant de 300 millions de dollars. En fait, beaucoup de retard a été enregistré dans le montage technique et financier du projet et la mise en place des contrats “package” ayant traîné du fait de certains aspects juridiques inédits qui se sont présentés, à déclaré M. Robinson. Par ailleurs, des financements à hauteur de 200 millions de dollars vont être assurés par l'Opic, la Coface et Coparco. Des discussions sont également en cours avec la banque Citi Bank. Black And Veatch exploitera le projet pendant 25 ans. F. B.