Slim Othmani a qualifié l'élection de démocratique et a regretté que les jeunes entrepreneurs, membres du forum, ne soient pas représentés au sein du conseil d'orientation. “C'est la victoire du forum. C'est la victoire de l'Algérie”. C'est en ces termes que s'est exprimé M. Réda Hamiani, reconduit pour le second mandat à la tête du Forum des chefs d'entreprise (FCE) à l'issue d'une assemblée générale ordinaire particulièrement animée, organisée hier à l'hôtel El-Aurassi d'Alger. M. Hamiani a remporté une large victoire, après un vote à bulletin secret, obtenant 130 voix contre 59 pour son concurrent, M. Slim Othmani. Très ému, le président du FCE a qualifié sa réélection “de grande victoire”, mais aussi de leçon de “la démocratie et de libre choix”, et “d'une tradition à perpétuer”, espérant que “d'autres prennent exemple”. L'assemblée générale a aussi voté une liste de 22 membres du conseil exécutif sur laquelle figure Slim Othmani. L'assemblée générale a, en outre, adopté la proposition de M. Hamiani, création d'un conseil d'orientation stratégique, dans lequel figure le patron de Cevital, Issad Rebrab, le patron de moderne Ceramic, Omar Ramdane, Arezki Idjerouidène, P-DG d'Aigle Azur, et Tayeb Ezraïmi, P-DG du groupe SIM. Le président du FCE, nouvellement élu, prône la continuité, défendre l'entreprise et sa place dans l'économie. “Le forum en 9 ans a réussi à prendre une place prépondérante dans l'économie algérienne. Nous avons été crédibles, considérés comme une force de position”, a indiqué M. Hamiani, en marge de l'assemblée générale. C'est un palier que la nouvelle équipe souhaite franchir “et aller vers un partenariat plus fort, plus associatif avec les autorités”. La grande question qui préoccupe le président du FCE “est de trouver une politique qui soit plus active en matière de concertation”. “On voudrait que le forum soit consulté et pèse dans la prise de décision à caractère économique”. Interrogé sur la possibilité de transformer le FCE en syndicat, M. Hamiani a affirmé que la question n'a pas été débattue par l'assemblée générale. Pour autant, “la réflexion continue”. “Je pense qu'on finira par devenir un syndicat. Il faut s'y préparer. Le forum, dans sa forme actuelle d'organisation, il faut la parfaire, avec un plus de moyens. Cela suppose une présence régionale telle que prévue par la réglementation. Le syndicat exige que le forum soit présent dans 25 wilayas. Avec le temps, peut-être dans une année, on sera à même de nous organiser en conséquence”, a expliqué le président du FCE. M. Slim Othmani, qui a bataillé jusqu'au bout, est quelque peu déçu de l'issue du vote, même si le président élu, M. Hamiani, a fait siennes les propositions du patron des Nouvelles Conserveries d'Algérie. “Bravo à M. Hamiani, mais il faut débriffer cette élection pour que les prochaines soient plus propres”, a indiqué M. Othmani. “Moi, j'ai toujours aimé les parties à règle équitable”, a-t-il affirmé, souhaitant que lors des prochaines élections “il y ait un peu plus d'éthique dans le comportement des membres, surtout lorsqu'ils ciblent l'individu”. “Certaines attaques ne correspondent pas à la qualité et au niveau des membres”, a regretté M. Othmani. Le patron de NCA pense que “le forum est le reflet de la société algérienne qui n'est pas encore prête à un changement et un passage de relais à la nouvelle génération”. “Il y avait des jeunes qui avaient beaucoup d'attente au niveau du forum et qui voient leur attente non concrétisée. Bien au contraire, un signal très fort a été donné par la composition du conseil d'orientation, où il n'y a aucun jeune, ce qui m'a beaucoup étonné”, a ajouté Slim Othmani. “Nous allons continuer à travailler”, a-t-il poursuivi. Esprit sportif, reconnaissant sa défaite, le patron des Nouvelles Conserveries algériennes affirme que “la partie démocratique s'est jouée dans la règle de l'art. C'est la victoire du forum, c'est la victoire de l'entreprise algérienne”, concluant que “le monde patronal ne sera plus comme avant à partir d'aujourd'hui”. Le Forum des chefs d'entreprise regroupe à l'heure actuelle 500 entreprises privées, publiques et étrangères de droit algérien parmi les plus importantes d'Algérie ; la plupart sont dominantes dans leurs filières d'activité. L'ensemble de ces entreprises représente un chiffre d'affaires global de 6 milliards d'euros et 180 000 emplois. Depuis sa création, le FCE déploie un effort pour construire une force de propositions crédible au service de l'entreprise et de l'économie algériennes.