Alors que la direction du Mouloudia d'Oran avait minutieusement préparé l'ultime déplacement de la saison à Constantine pour les besoins d'une rencontre sous la forme d'une simple formalité face au MOC, les joueurs en ont fait autrement. Dix joueurs, dont huit titulaires ont, en effet, décidé de boycotter ce dernier match de championnat et ne pas effectuer le déplacement à Constantine comme signe de protestation contre la non-régularisation de leurs situations financières respectives. Hichem Mezaïr, Sofiane Bengoreine, Kada Kechamli, Zoubir Ouasti, Abdennour Chérif El-Ouazzani, Majid Benatia, Arafat Mezouar, Touhami Tiah, Saïd Lechlech et Malik Bettouaf ont ainsi boudé cette petite virée folklorique, préférant rappeler au président Kacem Elimam les engagements pris et la nécessité de les respecter dans les plus brefs délais. Du coup, l'entraîneur Omar Belatoui s'est retrouvé, hier, à Constantine avec un groupe réduit composé seulement de… quinze joueurs, essentiellement des remplaçants pour la grande majorité d'entre eux. “Nous avons trop attendu, nous avons patienté pour rien me semble-t-il, car le président Kacem Elimam ne veut pas ou ne peut pas honorer ses engagements. Pourtant, nous nous étions mis d'accord pour qu'il nous remette nos arriérés dès que l'objectif du club serait atteint. Or, le club a accédé et nous avons, de notre part, honoré l'engagement pris au mois de juillet dernier. Ce qui est sûr, c'est que tous les joueurs qui ont boudé ce déplacement à Constantine sont décidés à ne pas patienter encore longtemps. Si d'ici une semaine nous ne serons pas régularisés, aucun de nous ne renouvellera sa licence au MCO et Elimam apprendra de nos nouvelles avec les autres clubs qui souhaitent bénéficier de nos services à travers les journaux”, a expliqué à Liberté un des joueurs réfractaires à propos de cette démarche collective dont les échos ont provoqué un tollé auprès de supporters du club d'El-Hamri. Belatoui annonce son départ Même l'encadrement technique du MCO, assuré par l'ex-libéro international Omar Belatoui n'est pas acquis non plus, en perspective de la saison prochaine. Assurément lassé par les innombrables aléas qui altéraient fréquemment la bonne marche du groupe dont il avait la charge, l'entraîneur des Rouge et Blanc d'El-Hamri songe, ainsi, à rendre le tablier, en attendant que les choses avancent dans le sens voulu. Belatoui devait même annoncer, au président Kacem Elimam ainsi qu'aux sociétaires du club présents à Constantine, son départ de la barre technique du MCO, hier à l'issue de l'ultime rencontre face au MOC. Sans pour autant fermer totalement la porte à un éventuel retour à son poste, surtout si Elimam parvenait à garder l'ossature de l'équipe vice-championne nationale de l'antichambre de l'élite et à la renforcer par les éléments ciblés dont les noms circulaient à Oran avec insistace. La fille du vice-président agressée Les choses s'étant accélérées à une vitesse grand V ces dernières 72 heures, l'on est ainsi passé à Oran d'un sentiment d'euphorie après l'accession en première division à une crainte générale de voir l'équipe phare d'El-Bahia payer, au prix fort, le manque de moyens financiers de l'actuelle direction. L'un de ses membres, en l'occurrence Seddik Abdennour, qui passe pour être le vice-président et le bras droit de Kacem Elimam l'a appris d'une bien dramatique façon, mercredi dernier lorsqu'il apprit que sa fille a été agressée à l'arme blanche par quelques supporters du MCO qui l'ont même menacée et exhortée à transmettre un “message” en ce sens à son père. Après avoir été menacé au téléphone par quelques ultras qui l'ont “conseillé de quitter le club dans les plus brefs délais si jamais rien n'est fait pour garder les meilleurs joueurs de l'équipe et réussir un bon recrutement”, Seddik Abdennour, qui s'apprêtait à rallier l'Antique Cirta avec le reste de la délégation oranaise, a été destinataire de la “mauvaise nouvelle”. Après s'être rassuré que cette agression à l'arme blanche n'était pas “méchante”, le vice-président du Mouloudia d'Oran s'est ensuite rendu au commissariat de la 10e sûreté urbaine pour déposer une plainte. C'est dire qu'à Oran, après la fièvre de l'accession et l'énorme fête qui s'en est suivie, les lendemains déchantent. Pour l'instant.