Les conférences et les débats autour de la thématique de la communication et de la publicité se poursuivent à l'hôtel El-Aurassi. Hier matin, le directeur de Canal+ en personne est venu expliquer le retour de sa chaîne depuis février en Algérie et sa stratégie pour pénétrer le marché algérien. Avec la fusion de TPS et de Canal satellite, les cartes décodées ne sont plus disponibles et par conséquent leur chaîne au grand dam des Algériens. Conscient qu'avec le nombre de paraboles et de démos présents dans les foyers algériens, notre pays est un marché très porteur pour le groupe Canal+. Ce bouquet offre 25 chaînes dont Canal+ Cinéma, Family, chaîne d'information et les chaînes générales françaises, plus 200 chaînes arabes. Seul bémol, le prix, 12 000 dinars pour un an et la moitié pour 6 mois. Un budget conséquent quand on connaît le pouvoir d'achat des Algériens. Pour le moment, les chaînes et les programmes sont les mêmes qu'en France bien que la demande et l'exigence ne soient pas la même. Les films des grands scénaristes algériens, arabes ou le football attendront. Par contre, les grands chef-d'œuvre du cinéma français seront disponibles sur vos écrans. Deuxième thématique, présentée par le directeur général de Liberté, M. Outoudert Abrous, les relations entre la presse et la publicité. Après l'historique, il est revenu sur les chiffres donnés par Sigma en début d'année. La publicité a rapporté durant l'année 2008, plus de 45 milliards de dinars. La grande majorité de ces journaux tirant à 10 000 exemplaires, et ne se vendant pratiquement pas, ne vit que de cette publicité tandis que les autres comme Liberté par exemple vit de la publicité à 60% et à 40% de la vente. Sur la vente d'un journal, le coût pour Liberté est de 9,36 dinars quand il est vendu à 10 dinars raconte le directeur. “Du coup, la publicité est indispensable pour payer, le buraliste, le distributeur et nos journalistes.” Le grand problème de la publicité en Algérie dans sa presse demeure la non-pluralité de ces annonceurs. Tous les journaux ont le secteur de l'automobile et les entreprises de télécommunication arrosant les journaux de leur publicité en plus de celle de l'Etat de l'Anep. La non-diversification des annonceurs provoque la problématique qu'ils deviennent indispensable pour la survie d'un journal et par conséquent les critiquer ou parler d'eux devient impossible. Sur l'Anep, M. Outoudert Abrous indique que tous les titres n'ont pas d'abonnements avec elle alors que cette dernière a le monopole dans ce secteur. Sur la publicité mensongère aucune disposition légale n'est prise. Les textes sont certes là mais pas leur application. C'est aux journaux eux-mêmes de juger si elle n'est pas mensongère. Cette fameuse régulation qui est en débat depuis le début de ce séminaire manque cruellement. Mais c'est aux entreprises de la publicité et de la communication de le faire. L'ensemble de la presse écrite aussi. À la fin du débat, quand une interlocutrice pose la question au directeur général de Liberté : “Est-ce que les journaux se réunissent pour parler de ces problèmes ?” Il avoue que c'est chacun pour soi. Alors que pour protéger, le lectorat, un consommateur potentiel, il demeure indispensable que la publicité soit régulée dans le but de ne pas la nuire.