Signé le 30 mai 1837 entre l'émir Abdelkader, fondateur de l'Etat moderne algérien, et le général Bugeaud, le traité de la Tafna comporte des détails inconnus du grand public. Dédiée au moudjahid Hadj Belahcène Bouhadjar alias Si-Mourad, une journée d'étude nationale sur les vérités du traité de la Tafna a été organisée jeudi à la salle Atlas de Hammam-Bou-Hadjar par la section d'Aïn Témouchent de la fondation Emir Abdelkader que préside le Dr Omar Abdelmalek, et ce sous le haut patronage du wali. Au programme de cette journée, l'assistance a eu droit à plusieurs communication, entre autres : “Suite sur le traité de la Tafna”, présentée par le Pr Hacène Sohbi, “Emir Abdelkader, passé et avenir”, présentée par Dr Chamyl Boutaleb, et “Traité de la Tafna, le sens politique et juridique”. Devant une assistance composée en majorité d'enseignants et de lycéens, M. Hacène Sohbi, professeur d'histoire à l'université d'Es-Senia et membre de l'académie militaire de Tafraoui, s'est longuement étalé sur les non-dits du traité de la Tafna ainsi que sur certains détails qui restent inconnus jusque-là par le grand public. Cet accord, rappelons-le, a été conclu le 30 mai 1837 entre l'émir Abdelkader, fondateur de l'Etat algérien moderne, et le général français Bugeaud, après que les troupes françaises subirent de lourdes pertes et des revers militaires en Algérie, dont la défaite française de la Macta face aux forces algériennes en 1835. Lors de sa communication, le Pr Sohbi, qui fait remarquer toute la signification symbolique qu'aura représentée la remise par l'ex-président français Jacques Chirac du sceau du Dey au président de la République Abdelaziz Bouteflika, n'y est pas allé par quatre chemins pour déclarer que “si la France refuse de reconnaître ses dépassements lors de la guerre de libération et par ricochet refuse tout simplement de demander pardon au peuple algérien, c'est qu'elle mesure l'ampleur des dégâts et la facture à payer”. Selon le conférencier, “il y a beaucoup d'arrière-pensées de la part de la France qui veut associer la guerre d'Algérie aux autres évènements.” “La France ne remettra jamais certaines archives contraignantes qui mettront en cause ses dépassements durant sa colonisation”, insiste-t-il. De son côté, le Pr Boutaleb Chamyl, arrière-petit-fils de l'émir Abdelkader, a fait une brève intervention sur le passé de son aïeul ainsi que sur sa vision sur l'Etat algérien. Il fut suivi par le Dr Omar Abdelmalek, président de la section d'Aïn Témouchent de la fondation, qui clôture cette journée par une intervention sur le sens juridique et politique du traité de la Tafna. À l'issue de cette journée, une cérémonie de remise des prix a eu lieu en hommage à de nombreuses personnalités historiques, dont M. Hadj Bouhadjar Belahcène alias Si-Mourad, ex-officier de l'ALN et moudjahid de la première heure qui a rallié le PPA-MTLD le 8 mai 1945 alors qu'il n'était qu'un jeune kechef des SMA sous la direction de Messaoudi Zitouni. En 1951, il participera aux manifestations anticoloniales aux côtés d'une centaine d'autres manifestants où il y a eu plusieurs arrestations. Le prix lui été décerné à son domicile en raison de son état de santé qui ne lui a pas permis d'assister à cet événement. M. LARADJ