Le SG de l'Onu s'est dit préoccupé de la situation au Niger, où le projet de révision constitutionnelle du président Mamadou Tandja suscite de fortes tensions politiques. Le projet est passé devant le conseil des ministres et les Nigériens sont convoqués le 4 août pour l'adopter par référendum. Du déjà vu en Afrique, champion des révisions constitutionnelles pour proroger des présidents parvenus au terme de leur mandat. Sauf qu'au Niger, les choses ne coulent pas de source. La décision d'amender la constitution a provoqué un tollé chez l'opposition et par ricochet à l'étranger. Le président Tandja a déjà dissous l'Assemblée nationale qui avait osé saisir la Cour constitutionnelle sur sa décision de rester au pouvoir. Le 25 mai, cette Cour avait émis un avis défavorable et le lendemain le couperet était tombé sur la tête des députés. Tandja risquait d'être poursuivi pour “haute trahison”. Les tensions politiques ont tourné à l'affrontement entre des opposants et les forces de l'ordre le 1er juin à Dosso, à 140 km à l'est de la capitale Niamey. Une dizaine de personnes ont été blessées et neuf opposants ont été arrêtés. Et le bras de fer est loin de se dissiper. L'Onu, qui a fermé ses yeux sur les autres pays africains qui ont eu à subir des amendements constitutionnels permettant à leurs dirigeants de rester sur le fauteuil présidentiel, appelle toutes les parties à agir dans le plein respect de la Constitution et à s'abstenir de toute action qui saperait les gains démocratiques du Niger, ainsi que la stabilité politique du pays. Mamadou Tandja justifie son projet par la nécessité d'achever les chantiers en cours, notamment sur le site d'extraction d'uranium d'Imouraren dont l'exploitation a été confiée au groupe français Areva (CEPFi.PA : Cotation). Pour essayer d'amadouer son opposition, le président nigérien veut faire passer son maintien au travers d'une redéfinition du régime. Tandja veut instaurer un régime présidentiel et son dispositif prévoit une transition de trois ans qui lui permettrait de demeurer au pouvoir. Au terme de l'actuel Loi fondamentale, l'actuel texte fondamental, Tandja, dont le second mandat de quatre ans s'achève en décembre, n'a pas la possibilité de briguer sa propre succession. Septuagénaire, Mamadou Tandja rêve lui aussi de passer le bâton à son propre fils, comme au Gabon, Sénégal, Egypte… Après les partis uniques, les démocraties de façade et les pouvoirs autocratiques, le temps des monarchies républicaines !