Des archéologues et des étudiants en archéologie étaient le week-end dernier les hôtes de la commune d'Aïn El-Hammam où ils ont pu visiter plusieurs sites préhistoriques et historiques, notamment la grotte du Macchabée, à proximité de Ouerdja ou ce qui fut le royaume de Koukou historique, dans la région d'Aït Yahia. L'initiative revient à l'association ACDJEA et à l'APC d'Akbil. Dans la matinée du jeudi dernier, 13 archéologues, accompagnés de jeunes du mouvement associatif local (en tout près de 30 personnes), ont pris la direction d'Abi Youcef d'où ils prennent la route ascendant aux hauteurs dominant le village Ouerdja. Sur place, il fallut suivre un chemin escarpé et étroit. Un sentier presque oublié si ce n'est la volonté des hommes qui veulent redécouvrir le patrimoine historique de cette région. Le chemin monte et la vue porte très loin au fur et à mesure de l'émergence des chaînes de montagnes du Djurdjura. “La création de cette chaîne de montagnes remonte à l'âge tertiaire, autrement dit, il y a plus de 65 millions d'années”, dira Yacine, guide au Musée du Bardo (Alger) et archéologue de formation. Pour notre interlocuteur, la région réserve “des lieux non encore exploités, un véritable terrain vierge”, ce qui devrait interpeller les responsables afin de mettre les moyens nécessaires pour l'étude de ces sites. Si le chemin monte encore, toujours plus long et plus haut, vers le rocher qui abrite la grotte du Macchabée, il a fallu escalader un mur en roc pour enfin arriver au niveau de ce site naturel. Le lieu est à l'état d'abandon, livré au vandalisme des passagers qui s'y hasardent. Les visiteurs trouvent le plaisir d'écrire leur nom ou le nom de leur premier amour sur la pierre impérissable, avec de la peinture effectivement, ce qui porte atteinte à l'image naturelle du lieu. “Notre souhait est de monter un projet en vue de protéger ce site et de le rendre accessible aux visiteurs, en quelque sorte le sauvegarder et le promouvoir”, enchaîne M. Tadjadit, responsable de l'association ACDJEA de l'ex-Michelet. Cette grotte fait partie du patrimoine du Parc national du Djurdjura. Ce dernier abrite d'autres curiosités naturelles uniques en leur genre, comme le lac dénommé Agoulmim qui est le seul lac de montagne situé à près de 1 700 m d'altitude, de même le gouffre le plus profond d'Afrique (905 mètres, précisément), et d'autres merveilles comme le pic Thaltate, surnommé “La main du Juif”… D'une superficie de 18 550 hectares, le Parc national du Djurdjura abrite une richesse naturelle rarissime, ce qui lui a valu une reconnaissance mondiale et un classement au patrimoine de l'humanité en 1997 par l'Unesco. La réserve englobe les territoires de 18 communes dont 10 dans la zone nord et 8 dans la zone sud. 68 villages sont ainsi recensés en zone périphérique et centrale avec une population de 75 000 habitants, répartis entre les wilayas de Bouira et de Tizi-Ouzou. L'expédition était une occasion pour les jeunes du mouvement associatif local de découvrir les conditions de la randonnée en montagne, les principes de gestion du groupe et les profits d'une telle activité.