Certains tentent même de vendre des logements de fonction, comme nous l'a révélé un chef d'agence immobilière. L'environnement du secteur des agences immobilières, qui compte 353 au niveau de la wilaya de Annaba, est en passe d'être assaini, à en croire le représentant de la Fédération nationale. Ce secteur, qui fut longtemps livré à lui-même, générant une grosse anarchie dans les transactions, faisant grimper les prix à des niveaux utopiques, est l'objet, depuis quelque temps, d'une régulation qui devrait toucher tous les professionnels en la matière. Une opération qui devrait éliminer un nombre important de spéculateurs “qui font n'importe quoi”, selon le représentant de la fédération. Cette association, forte aujourd'hui de 70 adhérents, veille à l'application de la réglementation en vigueur et du respect du barème et de l'éthique de la profession, ce qui devrait, à terme, moraliser un secteur très controversé et réguler les prix de l'immobilier, selon notre interlocuteur. Cette flambée des prix actuelle, amorcée depuis ces trois dernières années, qui exerce une pression supplémentaire dans le secteur du logement, est suivie même par les agences des localités périphériques du chef-lieu, où les tarifs étaient, il y a quelques années encore, abordables. Des F3 dans les anciennes citées relevant du secteur public et qui ont été achetés par leurs locataires à des prix particulièrement étudiés font aujourd'hui pas moins de 480 millions de centimes, comme à El-Hadjar ou Sidi Ammar, alors qu'à Annaba- ville, ils oscillent entre 600 et 700 millions. Les mêmes appartements F4, se trouvant à proximité de la mer, se situent dans une fourchette de prix de 1, 2 milliard de centimes. Jamais les pris ne sont montés si haut et il est quasiment impossible d'acquérir un logement, du moins pour les bourses moyennes. Il faut ajouter que la responsabilité de cette situation incombe aussi aux citoyens qui spéculent, du moins pour certains, dans des créneaux illégaux, comme la vente des logements OPGI, très prisée il y a quelque temps, mais qui sont aujourd'hui fortement remis en question, car il arrive souvent que celui qui a cédé son logement sous la formule de la redevance de dette, ou ses héritiers en cas de décès, reviennent sur leurs engagements et décident de rembourser cette dette contre la récupération de leur ancien logement. Certains tentent même de vendre des logements de fonction, comme nous l'a révélé un chef d'agence immobilière. Des logements ruraux, chèrement acquis, sont soumis à la vente du côté des périphéries de la ville, quand on sait que cette formule était en principe destinée à des familles vivant dans des bidonvilles, ce qui lève un pan sur un véritable trafic où il est difficile de faire le tri entre le bon grain et l'ivraie.