Déposé au ministère du Commerce, le projet permettra de réglementer l'activité des agences immobilières. Le projet de réglementation de l'activité des agences immobilières qui a été déposé, il y a trois mois, auprès du ministère du Commerce est à un stade très avancé. C'est ce que nous a confirmé le vice-président de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai), M.Abdelhakim Aouidat. La loi, composée de 22 articles, sera en principe prête au mois de septembre. L'objectif étant d'essayer de moraliser la profession qui souffre, selon le représentant de la Fnai, d'un amateurisme flagrant. Pour eux, actuellement il n'existe aucune loi réglementant la profession et la plupart des agents immobiliers ont toujours activé dans l'anarchie totale. C'est pour assainir donc le métier de la réputation qu'il s'est faite à cause du manque de professionnalisme, que les agents immobiliers, soucieux de préserver la dignité des professionnels, s'obstinent à créer un cadre réglementaire. De rencontre en rencontre, ils sont arrivés à convaincre le ministère du Commerce de l'intérêt d'organiser cette activité. Le projet de loi, élaboré en 2000 par la fédération, a été présenté en premier lieu au ministère de l'Habitat, selon M.Aouidat. Ce n'est qu'en 2006 qu'il a été proposé au ministère du Commerce qui est habilité à réglementer la profession. Le président de la Fnai avait annoncé récemment qu'à partir du 1er juillet prochain, les agences immobilières vont fonctionner selon une nouvelle méthodologie de travail, dont les termes ont été adoptés. Cela concerne notamment l'affichage du barème de la Fnai, la mise en place de nouveaux documents uniformisés avec le logo de la Fnai et la délivrance d'une carte professionnelle. Par la même occasion, un appel a été lancé pour recruter les agents immobiliers diplômés et formés pendant 30 mois de stage. «Une manière d'encourager ces diplômés et d'inciter d'autres jeunes à opter pour ce genre de formation», mentionnera M.Aouidat. Pour M.Aouidat, il est nécessaire de moraliser cette profession et lui redonner sa place dans un marché immobilier laissé à la merci des spéculateurs et qui souffre d'un amateurisme flagrant. D'ailleurs, nous a-t-il confié, la loi permettra entre autres d'intégrer ceux qui travaillent d'une manière informelle, c'est-à-dire les courtiers. Sous-estimation des biens immobiliers, absence de relations contractuelles avec le client, fraude fiscale, ce sont quelques-uns des griefs portés contre une bonne partie des 3200 agences immobilières algériennes. Dans la wilaya d'Alger, plus de 1300 agences immobilières proposent à la vente des logements allant du F1 au F8 ainsi que des lots de terrain de différentes superficies. La majorité des agences ne détiennent pas une relation contractuelle écrite avec leurs clients, ce qui est à l'origine de nombreux problèmes. Le marché de l'immobilier, faut-il le souligner, est l'un des secteurs qui connaissent le plus d'effervescence en Algérie avec une forte demande en matière d'habitat et de construction. Pour juguler ce manque de professionnalisme et de sérieux, la fédération compte initier plusieurs actions qui permettront de spécialiser les agents, immobiliers. Ainsi, un plan d'action pour l'année 2006-2007 est programmé par le bureau national de la fédération. Dans ce contexte, il a été décidé une formation au profit des futurs agents, en collaboration avec le Centre de formation à distance et l'Université du soir. Déjà, quatre promotions sont en activité. En outre, à partir du 1er juillet, les nouveaux adhérents à la Fnai prêteront serment devant un huissier de justice. Une autre façon de moraliser la profession.