Depuis quelque temps, les autorités de la ville de Djelfa mènent une guerre sans merci contre l'habitat précaire qui fait tache d'huile, tant au chef-lieu de wilaya qu'au sein des grandes agglomérations. En effet, en plus de contrecarrer les plans de développement des différentes collectivités et de retarder leur aménagement urbain, ces nouvelles cités qui poussent comme des champignons favorisent la naissance d'un phénomène nouveau, le commerce des gourbis dont beaucoup d'opportunistes se servent pour monter de petites fortunes, tirant profit non seulement de la niaiserie de pauvres citoyens et de leur misère, mais aussi de la mauvaise gestion du dossier du logement, tant sur le plan local que national. Ainsi, de tristes masures montées à l'emporte-pièce sont cédées à 10 ou 15 millions de centimes, en faisant croire à leurs acquéreurs que c'est la manière idoine d'obtenir un logement. En outre, sur les 11 141 habitations précaires que compte Djelfa, selon le dernier recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de juin 2007, 2 261 d'entre elles ont été signalées au chef-lieu de wilaya, dont la plus grosse part se retrouve aux cités Zariâ, El-Fous'ha, El-Moutachaâiba et dans la zone industrielle. Cependant, ce chiffre aurait pu être revu à la hausse si 2 000 familles résidant dans des gourbis à Aïn Srar n'avaient pas été relogées aux cités du 5-Juillet et à El-Hadâiq entre 2004 et 2006. À l'effet de parer au problème, une vaste opération de renouvellement des dossiers de demande de logements sociaux a été lancée depuis novembre dernier par les services de la daïra, en collaboration avec l'agence foncière qui ont épluché pas moins de 40 000 dossiers et reçu près de 6 300 personnes en 6 mois. Ainsi, cette opération de “filtrage” aurait permis aux responsables de sélectionner près de 9000 “vrais nécessiteux”. Enfin, la wilaya de Djelfa pourra toutefois espérer bénéficier d'une part importante de 2 500 des 18 000 unités prévues par le ministère de l'Habitat dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire à travers le territoire national et de 1 100 autres inscrites au chapitre de l'habitat rural dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux.