L'usage du baroud dans les fêtes de mariage vient de faire de nouvelles victimes alors que la saison des fêtes n'est qu'à ses débuts. Ainsi, 13 personnes ont été grièvement brûlées, avant-hier, dans l'explosion d'un lot de baroud dans la région de Barika (Batna). Selon le docteur Taïbi Kamel, président du conseil médical de l'hôpital Barika, “les victimes étaient dans un état grave avec des brûlures du 3e degré étendues sur tout leur corps. Ils ont été pris en charge au niveau de notre service des urgences médicochirurgicales avant d'être évacuées vers le CHU de Batna pour des soins spécialisés”. Selon nos sources, le tragique incident s'est produit aux environs de 17h40 alors que les victimes, qui sont les membres d'une troupe de fantasia de 13 personnes âgées entre 16 et 36 ans, se trouvaient à bord d'un véhicule utilitaire de type J5 et devraient se rendre à la commune d'Ouled Ammar pour animer une fête de mariage. Au lieu-dit, Magura, sur la route nationale 28 reliant Barika à Batna, un tir est sorti, accidentellement, du fusil de l'un des membres de la troupe. C'était suffisant pour déclencher la détonation et l'explosion des cinq kilogrammes de poudre de baroud se trouvant dans le véhicule mettant le feu à l'engin. S'ensuivit une scène horrible. “Les éléments de la troupe, portant des gandouras, juste après l'explosion, ont sauté du véhicule, leurs robes traditionnelles ont pris feu, criant de toutes leurs forces leur peur, avant de se jeter par terre pour éteindre les flammes”. Hier matin, les 13 brûlés étaient toujours hospitalisés au niveau du service des urgences du CHU de Batna. Cet incident n'est pas le premier du genre, bien qu'il soit le plus important en ampleur. Plusieurs personnes ont été, selon les cas, blessées ou tuées à cause de défaillances de ce genre de fusils, généralement de fabrication traditionnelle, ou suite à une mauvaise manipulation, lors des fêtes de mariage ou de circoncision. Des voix s'élèvent pour demander une réglementation pour l'usage du baroud lors des fêtes de mariage. Si même les associations et les troupes de fantasia, qui sont supposées être des professionnelles en la matière, n'arrivent pas à éviter ce genre de drame. “On ne demande pas l'interdiction de l'usage du baroud mais une réglementation”, dira un père de famille.