Entre 2000 et 2008, l'Algérie a dépensé plus de 20 milliards de dollars dans le secteur des ressources en eau. Mobilisation des ressources conventionnelles et non conventionnelles, réhabilitation des structures et stations de traitement, réforme du système juridique… sont autant d'actions menées jusque-là par le département de M. Abdelmalek Sellal pour mettre en œuvre la stratégie fixée depuis 1999. En l'espace de 10 années, il a été construit 16 barrages d'une capacité de 3,3 milliards de m3/an. Mais l'ambition du ministère de tutelle est beaucoup plus importante. Le but tracé est de réaliser 72 barrages à la fin de l'année 2009. Dans le domaine de la mobilisation et de la distribution de l'eau potable, les efforts entrepris durant la décennie en cours, et notamment les cinq dernières années, ont permis d'enregistrer des améliorations sensibles. Ainsi, alors que le pays ne possédait que 44 barrages seulement jusqu'en l'an 2000, 16 nouveaux barrages ont été mis en exploitation durant les cinq dernières années dont ceux de Béni Haroun et de Taksebt en 2007. Avec les 13 barrages en fin de réalisation, ce nombre sera porté en effet, à 72 barrages à la fin 2009. Les réceptions attendues porteront les capacités de mobilisation de l'eau des barrages à 7,8 milliards de m3/an à la fin de l'année 2009, contre 2,2 milliards de m3 en 2000. Par ailleurs, nombre de ces nouveaux barrages sont intégrés dans de véritables grands systèmes de transfert, tels celui de Béni Haroun, qui englobe 5 barrages (Béni Haroun, Oued El-Athmania, Ourkis, Boussiaba, Koudiat M'daouar) au bénéfice des wilayas de Mila, de Constantine, de Khenchela, d'Oum El-Bouaghi et de Batna. Celui de Koudiat et de Acerdoune, au bénéfice des wilayas de Bouira, de Tizi Ouzou, de M'sila, et de Médéa. À ajouter celui de Mostaganem, d'Arzew, d'Oran (MAO), qui englobe les barrages de Chlef, de Kerrada au bénéfice des wilayas de Mostaganem et d'Oran. À ces grands transferts à partir des barrages, s'ajoute celui en cours de réalisation sur 740 kilomètres pour alimenter Tamanrasset à partir de In-Salah. Parallèlement, un important programme de dessalement d'eau de mer a été engagé et recouvrira à la fin de l'année 2009, un total de 13 stations avec une production de près de 2,26 millions de m3/jour, soit 825 millions de m3/an. Cette quantité représentera près de 1/3 des capacités de retenue des barrages qui existaient jusqu'en 2000. Le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, M. Zidane Merah, qui a ouvert hier les travaux du colloque international en marge du salon Pollutec au Palais des expositions des Pins-Maritimes, a indiqué que le taux de raccordement à l'eau potable est passé de 78% à 85% actuellement. Ce programme stratégique, faut-il le souligner, est destiné à libérer le pays de la dépendance de la pluviométrie pour l'alimentation en eau potable des populations des régions côtières, et notamment dans l'ouest du pays qui souffre d'un grave déficit chronique en pluviométrie. Deux stations sur les 13 sont déjà en production à savoir celle d'Arzew pour Oran et celle d'El-Hamma pour Alger, alors que près de 10 contrats de réalisation ont déjà été conclus avec des chantiers lancés ou en cours de lancement. La mobilisation de la ressource hydrique pour l'alimentation en eau potable s'accompagne aussi de la réhabilitation et de l'élargissement du réseau de distribution. Parmi les grandes opérations achevées dans ce domaine, l'on citera les réalisations, la réhabilitation et la rénovation de réseaux d'approvisionnement en eau potable qui ont bénéficié à 11 wilayas à savoir : El-Tarf, Annaba, Béjaïa, Bouira, Jijel, Tissemsilt, Tlemcen, les villes d'Oran, de Constantine, de Sidi Bel-Abbès, ainsi que l'ouest d'Alger. Le réseau national d'alimentation en eau potable totalise désormais 60 000 km. En outre, le souci de mieux gérer la ressource en eau potable a amené les pouvoirs publics à conclure des contrats de gestion des réseaux de distribution, avec des sociétés spécialisées au niveau des grandes villes dont Alger, Oran, Constantine et Annaba. L'ensemble des efforts nationaux pour l'alimentation de la population en eau potable a permis d'atteindre les résultats suivants : la dotation moyenne par habitant en eau potable atteint actuellement 165 litres, alors qu'elle n'était que de 123 litres en 1999 et de 160 litres l'année dernière. Par ailleurs, la fréquence de la distribution de l'eau au niveau des 1 541 chefs-lieux de commune, a enregistré une évolution même si elle reste encore insuffisante. C'est le cas de la capitale dont la distribution est gérée par la société Seaal. En trois ans de contrat, cette entreprise a pu alimenter 85,6% des foyers en H24. Selon un de ses responsables qui a pris part à ce colloque, un taux de 100% d'alimentation en eau potable (AEP) en H24 sera atteint vers le mois de septembre prochain. La commune d'Alger-Centre, en revanche, n'aura pas de l'eau quotidiennement, car, a-t-il expliqué, sa topographie est trop mouvementée. Pour Alger, 52% des ressources viennent des barrages, 31% des nappes souterraines et 17% sont issus de la station de dessalement de l'eau de mer. Cela étant, cet intervenant avoue que des perturbations persisteront à cause des divers travaux projetés sur le réseau.