Officiellement, la commune de Froha n'est distante du chef-lieu de la wilaya de Mascara dont elle dépend administrativement que de dix kilomètres et est traversée par la RN6 reliant la cité de l'Emir à Saïda. Mais, en réalité, cette distance est moins importante, car prélevée jadis, puisque depuis, l'écart a été sensiblement réduit avec l'étirement des tissus urbains des deux communes, l'une vers le sens de l'orientation de l'autre et, comme la route constituée d'une ligne droite est large et ne présente aucun obstacle, il suffit aux automobilistes modérés à peine 10 minutes pour parcourir la distance. Implantée dans la plaine de Ghriss, celle localité se caractérise par des étendues à perte de vue de terres agricoles qui dominent les extrémités en direction des quatre points cardinaux et sont exploitées à bon escient par leurs propriétaires. En effet, outre la vigne très présente avec les différentes variétés de raisin et les produits céréaliers, les légumes tels que la pomme de terre, l'oignon, la carotte et le navet sont cultivés en qualité et en quantité, des cultures favorisées par la fertilité des terres, une main-d'œuvre qualifiée et par l'abondance des ressources hydriques. La richesse des nappes phréatiques de la région est reflétée par une légende racontée de nos jours encore par les nostalgiques toujours en vie qui révèle que dans un passé récent, il suffisait aux gens de la région de chatouiller la terre avec la pointe de leurs ceintures pour voir jaillir l'eau. Certes, ce n'est plus le cas aujourd'hui puisque force est de constater que les nappes souterraines de la région ont enregistré un important rabattement de leur niveau, une situation attribuée à la sécheresse qui a dominé la région au cours de la dernière décennie mais qui est loin d'être alarmante. Village typiquement colonial, Froha reste une commune très convoitée eu égard aux atouts dont elle dispose, une étiquette justifiée par le nombre sans cesse croissant des nouvelles populations installées au cours de ces dernières années sans toutefois affecter son ambitieux plan d'aménagement urbain de développement. La commune est très connue car s'agissant d'un passage obligé à tous les voyageurs qui effectuent les déplacements entre Oran et Béchar dans les deux sens. La disponibilité du foncier a grandement contribué à l'éclatement de la localité puisqu'une grande superficie a été réservée à la réalisation des infrastructures socioéducatives à intérêt général et une autre plus importante a été morcelée et cédée aux citoyens pour la construction de nouvelles habitations et la création de nouveaux locaux commerciaux. Ainsi, en une période relativement courte, le parc immobilier de la commune a quadruplé et la population a doublé puisque bénéficiant de circonstances favorables. Mais, a contrario, il faut relever que ces opérations ont été réalisées au détriment de l'agriculture avec le sacrifice de plusieurs hectares de terre cultivables et l'arrachage d'une grande superficie de la vigne. Ce regain d'intérêt a incité quelques audacieux à opter pour l'exercice des activités commerciales, et dans ce contexte, plus de deux cents commerces multiples sont recensés sur le territoire de la commune avec comme particularité l'émergence d'une vingtaine de grossistes qui rivalisent d'ardeur et exercent une concurrence loyale. Cette catégorie de grands commerçants, dont les chiffres d'affaires se comptent par milliards, alimentent en tous produits les détaillants de la localité et presque tous les commerçants de la région se déplacent afin de s'approvisionner auprès d'eux. Ces transactions commerciales ont pour effet d'atténuer le problème du chômage, car les manutentionnaires sollicités pour effectuer les chargements et les déchargements des produits son recrutés et exercent presque à plein temps. Au même titre, les maçons, les manœuvres, les ferrailleurs, les soudeurs, les électriciens et les peintres sont très recherchés pour les travaux de construction. Parallèlement, le cercle des activités s'est élargi avec l'ouverture de nouveaux commerces qui ont débouché sur la création de nouveaux emplois, comme l'ouverture des restaurants, des gargotes, des cafétérias, des points de vente de matériaux de construction, la redynamisation du transport, etc. Même des industriels, dont certains ont déjà investi et activent, ont manifesté leur volonté de vouloir s'installer dans la commune, convaincus de leur bon choix, des indices qui mettent en évidence l'importance accordée à cette commune qui présente les prémices d'un carrefour économique dans la région non négligeable de par sa situation géographique idéale, étant limitrophe de Tizi, Ghriss, Matmore, Aïn Fékan et surtout de Mascara. Si la situation sociale d'une bonne partie de la population qui a enregistré une métamorphose au cours de la dernière décennie constitue le volet positif, le revers de la médaille de la commune est établi avec l'absence des opérations d'accompagnement liées à l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Hormis le problème de l'alimentation en eau potable et celui du bitumage des rues et ruelles dont la commune est épargnée, les revendications légitimes des populations s'articulent autour des logements sociaux censés être construits pour les familles aux revenus modestes et dont la dernière attribution, qui remonte à plus d'une année, a provoqué le mécontentement des chefs de ménage qui n'ont pas été retenus par la commission.