Le Cabaret Sauvage n'est ni un cabaret (surtout pas au sens péjoratif qu'on lui connaît chez nous) ni sauvage. Historiquement peut-être, mais plus maintenant. C'est devenu une salle mythique sur la place de Paris, qui brasse toute les musiques, qui intègre même parfois les arts du cirque… En fait, c'est un grand chapiteau de cirque qui s'est sédentarisé au Parc de la Villette. L'organisation y est parfaite, le programme toujours riche et bouclé longtemps à l'avance avec une équipe de professionnels de choc. Et c'est notre compatriote Méziane Azaïch qui en est le fondateur et le directeur. Très accessible et disponible, il promène son immense sourire permanent à travers la salle, les coulisses et son bureau. Grâce à lui, la musique algérienne, notamment berbère, trouve son ancrage, son tremplin et sa piste d'atterrissage. Mercredi dernier a démarré le Festival celtico-berbère, qui s'est poursuivi jusqu'à hier, et où deux musiques se sont côtoyées, mélangées, mêlées et mariées. c'est le groupe breton Kofe Koeft qui a ouvert le bal, s'appropriant ainsi la scène tout au long de la soirée, en cercle, en serpentin, bras dessus, bras dessous. Puis c'était au tour de Djamel Allam de pousser la chansonnette, entraînant ainsi le public à la danse sur les airs de Allah Allah, el ghani ya Allah. Djamal Allam cédera ensuite sa place au groupe Mugar, créé à l'initiative du flûtiste algérien Nasredine Dalil et de deux Bretons, flûtistes également. L'ensemble compte dix musiciens et a revisité des anciens standards bretons, tout en proposant des compositions et des morceaux inédits. De plus, les improvisations interprétées en kabyle et en breton ont scotché le public. Dehors, sur la terrasse, un barbecue a été organisé dans l'après-midi, ce qui a permis l'échange et le dialogue entre les groupes participants. D'autres formations se sont également produites durant ces quatre jours, entre autres Keeva, Tayfa, Le Bagdad Cap Caval, Cheikh Sidi Bémol, Amazigh Kateb, Roland Conq, le quartet Pevar Deb ou encore Aïcha Tachenouit. Notons également que c'est Akli D. qui devait se charger hier de clôturer ce festival celtico-berbère, après une première partie du groupe irlandais Hungry Grass. D'autre part, Akli D. est présent à un double titre : participer au festival et procéder aux derniers réglages de “La Caravane Berbère” qu'il a initiée et qui sillonnera la Kabylie du 23 au 29 juin.