Le risque d'intoxication alimentaire existe durant toute l'année, mais il est plus élevé pendant la saison estivale. La direction de la prévention auprès du ministère de la Santé a enregistré, depuis le début de l'année, 2 400 cas d'intoxications alimentaires collectives. Ce qui a conduit les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à animer, hier, à Alger, une conférence de presse pour tirer la sonnette d'alarme. Le risque d'intoxication alimentaire existe durant toute l'année, mais il est plus élevé durant la saison estivale. “L'intoxication alimentaire prend de l'ampleur ces dernières années, elle est plus importante que la fièvre typhoïde ou la contamination par l'eau”, fera savoir Mohamed Wahdi, directeur du centre de prévention. Les causes de l'intoxication sont multiples : les grosses chaleurs, la consommation d'aliments non contrôlés, les repas collectifs que les personnes prennent lors des fêtes, sur les plages, notamment ceux proposés par les vendeurs à la sauvette. Selon le conférencier, l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) fera que beaucoup de produits vont entrer de l'extérieur du pays, ce qui devrait amener le consommateur à une vigilance accrue. Car, d'après lui, certains aliments peuvent même générer des cancers. La responsabilité du consommateur a été évoquée par M. Wahdi. “Acheter des aliments vendus au bord de la route est un signe de manque de civisme. Malheureusement, c'est chose courante chez nous”, regrette-t-il. Il a rappelé l'affaire des intoxications alimentaires de Constantine — 407 malades — ayant scandalisé la société civile et la famille universitaire, qui était due, selon lui, au manque de surveillance de la part des responsables. “Le fournisseur en pâtisserie pour l'université travaillait au noir. Les services sanitaires avaient fermé le commerce, mais ce dernier a continué à travailler clandestinement”. Toujours d'après M. Wahdi, l'autre facteur important qui contribue à l'accroissement des intoxications alimentaires est l'attribution anarchique et sans respect des normes internationales en vigueur de registres du commerce. “L'ouverture des commerces de façon aléatoire est un facteur aggravant. Une boucherie devant un garage de mécanique, c'est la combinaison idéale pour une intoxication alimentaire. Tous les microbes du garage vont trouver refuge dans la boucherie”, souligne M. Wahdi. Par ailleurs, le directeur du centre de prévention a donné la liste des aliments responsables d'intoxications alimentaires. Les œufs, la viande, le poulet, le lait et même l'eau en font partie. Le respect de la chaîne de conservation est primordial, selon M. Wahdi, car si elle est respectée, le taux d'intoxication alimentaire diminuerait de 50%. L'orateur a mis l'accent sur le coût du traitement des intoxications alimentaires. Il dira à ce propos que “dans le cas de réanimation, le coût est estimé à 10 000 DA, dans le cas d'une simple intoxication alimentaire, le coût est situé entre 2 000 et 3 000 DA”. L'envenimation scorpionique était l'autre sujet abordé lors de la rencontre. Ce phénomène, qui touche plusieurs villes du pays et surtout celles du Sud, fait près de 50 000 victimes et coûte chaque année la vie à près de 80 personnes. Les premières victimes de morsures de scorpion sont les enfants et particulièrement les écoliers. “Le champ d'action de l'animal a changé : durant les années 1980 ; 70% des morsures de scorpions avaient lieu en dehors des maisons et 30% dans les maisons, aujourd'hui c'est le contraire. Cela est essentiellement dû à la rurbanisation des villes et au foisonnement des bidonvilles”. Bien que le taux ait été considérablement réduit, la tutelle espère arriver à moins de 50 décès par an. Le premier geste est la rapidité de la réaction. “Dans les 3 heures qui suivent la morsure, la personne piquée doit être transportée à la structure de santé pour recevoir les soins adéquats”, a insisté M. Wahdi. Le coût de la prise en charge thérapeutique de la morsure est estimé à 90 000 DA. Dans un cas bénin, le coût des soins est estimé à 650 DA et environ 47 500 cas sont recensés chaque année. Concernant les cas modérés, le coût est estimé à 1 800 DA et ce sont 1 250 cas qui sont recensés chaque année. pour les cas sévères, le coût est évalué à 15 000 DA par jour avec au moins 3 jours d'hospitalisation, et ce sont près de 1 250 personnes qui sont prises en charge chaque année.