Par ces temps de canicule, il n'est pas bon de transiter ou d'emprunter l'aérogare Noumérate de Ghardaïa pour ses voyages. Et pour cause : c'est en effet dans une véritable étuve que les passagers et leurs accompagnateurs se retrouvent piégés, car, en sus de sa climatisation défectueuse, il se trouve que les concepteurs de cette infrastructure, qu'on projette d'élever au niveau d'un hub, n'ont même pas prévu à l'extérieur quelques espaces verts ou d'endroits couverts où s'abriter. Point du moindre coin d'ombre où s'abriter des dards du soleil ou de ses rayons incandescents. Et dire que cette infrastructure, inaugurée il y a moins d'une année, exactement le 28 décembre 2008, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, commence déjà à mettre à nu ses tares et imperfections. Rappelons que lors des dernières intempéries, la toiture a laissé entrevoir toutes les malfaçons, laissant suinter l'eau de toutes parts, si bien qu'il fallait circuler avec des parapluies. Entrant dans le cadre des programmes sectoriels et de soutien de la relance économique, le nouveau terminal de l'aéroport international de Ghardaïa, s'étendant sur une superficie de 2800 m2 et prévu pour un flux de 250 000 passagers/an, a coûté au contribuable la bagatelle de 1 512 millions de DA. Il est conçu et adapté pour recevoir des aéronefs de gros tonnages et utilisé pour les vols internationaux, notamment pour le transport des hadjis de la région vers les Lieux saints de l'Islam. Il a par ailleurs accueilli, au mois de mars et avril passés, des vols directs Marseille/Ghardaïa et Paris/Ghardaïa dans le cadre de vols charters organisés par le voyagiste français Point Afrique. Doté d'équipements de sécurité de dernière génération ainsi que de presque toutes les commodités nécessaires à un aéroport de classe internationale, il est cependant déficient en matière de climatisation. Ce qui n'est pas rien, au vu de la région et ses spécificités climatiques. Ses cinq centrales de climatisation installées pour les besoins de la grande salle d'attente et de ses annexes sont en panne depuis près d'une année, sans que cela émeuve le moins du monde les responsables en charge de sa gestion. Ajoutons à cela l'absence d'eau dans les toilettes et la boucle est bouclée. En cette période de chaleur caniculaire, qui n'en est qu'à ses débuts, cette situation risque de poser des problèmes d'ordre sanitaire patent, les ingrédients étant réunis. Cette situation vécue comme un abandon provoque l'ire, et surtout beaucoup de désagréments aux passagers, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées contraints, dans cette fournaise, de s'éventer qui avec un journal, un carton et pour les plus chanceux d'un éventail. Ce qui “enrage” le plus les voyageurs, c'est que la salle réservée aux VIP et aux voyageurs de première classe dispose d'une climatisation efficace, car dotée d'un appareil à double corps, indépendante de celle des voyageurs lamdas. Au moment où notre pays fait des efforts immenses pour redonner au tourisme la place qu'il lui sied, notamment dans ces merveilleuses villes du Sud que sont, entre autres, Ghardaïa, Timmimoun, Djanet et Tamanrasset, nos aérogares, censées être nos vitrines, doivent impérativement se mettre au diapason des exigences appropriées.