L'Algérie est un pays importateur dont l'essentiel des marchandises est transporté par les voies maritimes. Dans le but de sensibiliser tous les acteurs, le directeur de C§CA.B, Mostefa Aït Belkacem, et Cash Assurances ont organisé hier à l'hôtel El-Aurassi un séminaire sur “les périls de mer et leur couverture par l'assureur national”. Dans le droit maritime, deux conventions internationales existent. La première celle de La Haye, qui date de 1924. C'est la première du genre. Cette convention attribue la responsabilité de la grande majorité des risques maritimes aux acheteurs nommés transporteurs. Dès que la marchandise est déposée dans le bateau, à partir du port de départ, l'ensemble des risques, mis à part les risques commerciaux, sont supportés par l'importateur. L'Algérie est signataire de cette charte depuis 1964. La deuxième, celle d'Hambourg, a été signée en 1979. Cette dernière enlève certains privilèges du fournisseur, à la suite de pressions des pays en voie de développement afin de diminuer les avantages des transporteurs. Parmi ces avancées, la charte d'Hambourg prend en compte les indemnités de retard, mais surtout elle étend la responsabilité du fournisseur sur la réception de la marchandise avant et après le chargement et sur le plafond de responsabilité. Cependant, l'Algérie n'est pas signataire de cette deuxième charte. Du coup, pour plus de sécurité, il demeure préférable que les importateurs souscrivent à une assurance. Selon les textes législatifs, souscrire à une assurance n'est pas obligatoire. “En général, les importateurs ne prennent pas d'assurance. Ils ont peu confiance et l'estime comme un surcoût, une contrainte. Une assurance tous risques coûte 1% de la valeur totale de la marchandise”, explique le directeur de C§CA.B, Mostefa Aït Belkacem. Pourtant, ce spécialiste juge, vu les textes en totale défaveur pour le vendeur et donc l'importateur, que s'assurer devient une nécessité. “La convention de la Haye, à laquelle nous sommes signataires, joue un sale tour aux importateurs alors que nous sommes un grand pays d'importation. Ils sont donc touchés directement, beaucoup ne connaissant pas bien les textes de lois ne le savent pas. C'est pour cela que j'ai pris l'initiative d'organiser un séminaire pour sensibiliser le secteur sur ces points et également vulgariser les assurances. Dernier point, nous devons devenir signataires de la convention d'Hambourg largement plus favorable pour les importateurs.” Autre point, Mostefa Aït Belkacem a voulu aussi alerter sur le vide juridique dans certains problèmes actuels sur les voies maritimes comme la piraterie. Le golfe d'Aden, une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, subit l'assaut des pirates somaliens. “Nos marchandises qui proviennent de Chine, des pays du Golfe, passent par le golfe d'Aden qui est la voie de passage obligatoire dans la région pour raccourcir le trajet. Actuellement, nous n'avons aucune loi, et même les assurances, à moins de payer une base forfaitaire de plus dans le contrat qui ne couvre pas ce risque, alors que c'est un problème très sensible et qui peut toucher nos importations”, déclare-t-il.