Une vaste opération de ratissage a été déclenchée depuis jeudi dernier à l'aube par les forces de l'ANP, dans la région de Bouzeguène, où les mouvements des groupes terroristes du GSPC sont devenus assez fréquents, notamment ces derniers mois. L'importance de cette opération en termes de moyens humains et matériels déployés et aussi en termes du périmètre qu'elle couvre laisse facilement deviner que c'est un important groupe terroriste du GSPC qui est pourchassé par les forces de l'ANP dont même les hélicoptères de combat mobilisés sont plus nombreux que d'habitude à pilonner ce vaste massif qui s'étend jusqu'à la wilaya de Béjaïa passant par la dense forêt de l'Akfadou. Depuis le lancement de l'opération, la population locale assiste à un bombardement intense et ininterrompu de plusieurs zones suspectées d'abriter des groupes terroristes. Une opération qui fait rappeler celles engagées durant tout l'été 2008 à Yakourène et à Amejoudh où d'importants groupes terroristes parmi lesquels figurait Abdelkahar Belhadj, le fils du numéro 2 de l'ex-FIS, ont été annoncés comme encerclés avant de s'achever en queue de poisson sans qu'aucun bilan officiel soit connu. Au quatrième jour du début de cette nouvelle opération de Bouzeguène, il y a lieu de relever qu'aucun bilan n'est encore disponible. De folles rumeurs ont circulé dans la région au sujet de l'élimination de trois criminels du GSPC au cours d'une embuscade tendue par des militaires dans le cadre de cette même opération, mais, jusque-là, aucune source fiable n'a pu confirmer cette information. Aucun corps de terroriste n'est en tout cas acheminé depuis le début de cette opération vers l'une des morgues où sont habituellement déposés les corps des terroristes, nous a confirmé une source hospitalière. C'est dire que le groupe qui serait pourchassé par l'ANP n'est peut-être même pas encore localisé de façon précise ou bien il se serait déjà évaporé dans la nature. Le dispositif militaire, estimé à plusieurs milliers de soldats, engagé dans cette opération, est toutefois toujours en place et continue à passer au peigne fin des zones déjà bombardées par l'aviation militaire. De nouveaux renforts ne cessent d'être acheminés par les forces de l'ANP vers cette région qui a de tout temps constitué, pour les acolytes de Droukdel, une zone de transit entre les maquis des wilayas de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Bouira. Ce massif, qui s'étend sur un vaste périmètre allant de Bouzeguène jusqu'à Yakourène, d'un côté, et Idjeur, de l'autre, puis des cols Tirourda et Chellata et encore la forêt de l'Akfadou, est non seulement de nature à faciliter la mobilité à l'intérieur de la wilaya, mais constitue aussi un lieu de transit entre les maquis de Kabylie et ceux de l'Est jusqu'au Constantinois. C'est sans doute donc pour en finir avec cette liberté et facilité de mouvement des groupes armés dans cette région, considérée comme stratégique sur la carte sécuritaire de la Kabylie, que les forces de l'ANP ont lancé une opération de telle envergure.