La compagnie aerienne nationale envisage de filialiser le catering et le fret. Ainsi qu'il est apparu à travers le bilan de la compagnie, présenté récemment, Air Algérie est entrée dans une phase de management très active avec pour objectif une organisation nouvelle et évolutive de ses services internes et externes. De fait, pour la compagnie aérienne nationale, il s'agit, particulièrement, d'assurer le transport de ses clients dans des conditions de sécurité conforme aux normes internationales, cependant que, dans le même temps, s'impose à elle la nécessité d'améliorer et de parfaire toujours la formation de son personnel et la qualité de service en vol et au niveau de ses différentes structures au sol. Face à la concurrence, aussi bien sur les lignes internationales qu'au plan national, Air Algérie se doit de se redéployer totalement, tenant compte de ces deux éléments incontournables que sont la réduction et la rationalisation des coûts et l'amélioration de l'offre et la qualité de service. L'importance de ce dernier point ressort d'autant plus qu'Air Algérie se fixe un objectif de 6 000 000 de passagers en 2014, au terme du second plan de relance, soit deux fois plus qu'en 2008. Tenant compte, par ailleurs, de la volatilité du prix des carburants et des effets négatifs de la crise économique internationale sur le trafic passager, à partir de l'Europe notamment, il est clair que la compagnie nationale se devra d'être à même de juguler des baisses de recettes imprévisibles alors que, parallèlement, elle se doit d'honorer le remboursement d'une dette très conséquente dont trente milliards de DA au titre d'emprunts obligataires contractés en 2004-2005. Toujours sur le plan marketing, Air Algérie se devrait d'adopter des dispositions tarifaires en adéquation avec celles de ses concurrents étrangers, objectif devant s'inscrire, également, dans son programme de développement d'investissement à court terme (2009-2010) validé en Conseil interministériel le 7 juin 2009. Et, c'est relativement à ce dernier point, également, que l'on enregistre la toute récente décision d'acquérir 7 appareils moyen courrier de 150 sièges chacun, 4 appareils régionaux de 70 sièges et 2 avions cargos, tel renforcement de la flotte aérienne allant de pair avec une nouvelle mise en valeur des aéroports nationaux dont 11 de classe internationale et 20 de niveau national… Avec des prévisions de développement estimées à 100 milliards de DA, outre d'autres apports financiers en vue de l'augmentation de son capital et d'un prêt du Fonds national de l'investissement en vue d'accroître sa flotte, il est clair que le trafic aérien revêt, aujourd'hui, pour l'Algérie, une importance considérable de par son développement rapide incontournable. Assurément, il présente, par rapport aux autres modes de transport et eu égard à l'étendue du pays et à la particularité géographique du Sud, certaines caractéristiques plaidant en sa faveur, à savoir la souplesse relative, la nature et le volume des investissements d'infrastructures qu'il nécessite et lui assurant une prééminence dont ne bénéficient pas les modes de transport de surface. De ce fait, un rôle de premier plan incombe très particulièrement au transport aérien en matière de désenclavement de certaines régions du pays (Hauts-Plateaux et extrême sud du pays). Ainsi, des objectifs multiples sont assignés à Air Algérie, s'agissant de : - favoriser la mobilité sociale à travers le territoire national ; - assurer la présence du pays le long des réseaux de liaisons internationales ; - donner une certaine liberté de mouvement au pays en étendant son influence aux nationaux émigrés ; - assister l'agriculture et stimuler le développement des différents secteurs d'activité. De savoir que le réseau d'Air Algérie dont la longueur avoisine les 100 000 kilomètres, dessert l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient, devant pénétrer graduellement le continent américain et l'extrême Asie. Le trafic de voyageurs progressant rapidement, notamment au cours de ces toutes dernières années, de noter que ladite progression tend à s'expliquer, pour les lignes internationales, par les mesures facilitant les sorties touristiques et par la possibilité pour les émigrés de payer leur billet en dinars, de même que l'ouverture de nouvelles lignes et le développement des voyages organisés accentuent sans cesse et fortement le trafic international et ce, malgré l'instauration des visas pour toutes destinations. Face à la crise économique mondiale et compte tenu des importants investissements en matière d'équipement, de retenir, notamment, que l'acquisition des appareils précédemment cités s'opérera en partie en autofinancement, en crédits bancaires et, aussi, avec le concours de l'Etat du moment qu'ils participent au désenclavement de zones isolées du pays. Ainsi, pour la compagnie nationale, aucune difficulté financière ne vient s'opposer à une telle acquisition, cependant qu'au plan de sa croissance Air Algérie n'aura pas à beaucoup souffrir de la contraction du marché du transport aérien compte tenu du fait que ses marchés traditionnels restent porteurs. Concernant les années qui viennent, Air Algérie ne devrait pas connaître de ralentissement dans son expansion… Au contraire, la compagnie s'attend à une croissance soutenue dans l'ensemble de ses segments d'activité et pour les investisseurs, elle apparaît comme une excellente opportunité permettant d'envisager des patenariats solides et fructueux. Plus loin que le renforcement de sa flotte et de la rationalisation de celle-ci, l'autre objectif primordial d'Air Algérie est d'améliorer les performances économiques de ses autres moyens de production, s'agissant particulièrement des infrastructures imposantes dont dispose la compagnie et qui sont restées longtemps sous-exploitées. Pour exemple, sachant que la grande base de maintenance de Dar El-Beïda a nécessité un investissement de 50 millions de dollars, l'objectif, à cette heure, est d'y injecter plus d'expertise pour rentabiliser les moyens disponibles et être capable d'offrir des services de haute valeur ajoutée à des compagnies tierces. Partant, Air Algérie est à la recherche de partenaires extérieurs à même de lui apporter les compétences lui faisant défaut aux fins de développer un business pour lequel un marché important existe dans la région. En termes de rentabilisation de ses différents départements, Air Algérie envisage de filialiser l'activité de catering avec un partenaire international spécialisé en la matière, cela sachant que le catering est une autre activité pour laquelle la compagnie nationale possède des installations de qualité mais largement surdimensionnées par rapport à ses seuls besoins. Et, par une telle filialisation, le catering aérien et le service aux entreprises viendraient à générer des recettes substantielles. Enfin, comme pour le catering, le fret aérien fait l'objet d'une étude en vue de créer une filiale cargo avec un partenaire international de renom à même de miser sur le potentiel du marché algérien du fret aérien. Aussi bien pour le catering que pour le fret aérien, les études en cours au niveau de la compagnie nationale sont suffisamment avancées pour laisser envisager la naissance de deux filiales spécialisées dans ces domaines d'ici la fin de l'année 2009. Objectif formation Une vaste action de formation a été décidée par la direction générale d'Air Algérie, s'adressant particulièrement au personnel en contact avec la clientèle, à savoir : le personnel commercial à bord des avions, le personnel d'escale et le personnel exerçant dans les agences. Préparée avec grand soin, cette formation concernera plus de 2 800 collaborateurs, opération qui n'a pas d'égale dans l'histoire de la compagnie et qui se révèle aussi urgente qu'indispensable afin de revaloriser la qualité de service devant aller de pair avec le développement et l'accroissement des activités aériennes.