Afin de consolider sa position dans la perspective de l'ouverture de l'espace algérien à la concurrence étrangère, la compagnie nationale Air Algérie est en train d'opérer une vaste action de restructuration destinée à améliorer ses capacités de gestion et d'exploitation. Il s'agit de la filialisation, à compter du début de l'année prochaine, de ses activités de catering, de fret et de maintenance technique. Les filiales «Air Algérie catering», «Air Algérie fret et cargo» et «Air Algérie maintenance technique» seront ainsi opérationnelles dans quelques mois. C'est ce qu'a indiqué hier le président-directeur général de cette compagnie, Abdelwahid Bouabdallah, lors d'une conférence de presse tenue au CIP d'Alger. Le capital de chacune de ces trois filiales sera ouvert, précise la même source. Quant à la société mère (Air Algérie), elle restera sous la tutelle de l'Etat pour «des raisons stratégiques». «Cela [l'ouverture du capital d'Air Algérie] n'est pas du tout à l'ordre du jour», tranche-t-il, avant d'expliquer que le capital d'Air Algérie catering sera ouvert dans une fourchette de 10 à 30%. «Le capital d'Air Algérie catering sera ouvert au premier trimestre 2009 en offrant complètement le management au repreneur». Qu'en est-il d'Air Algérie fret et cargo ? Le P-DG d'Air Algérie prévoit que «le champ sera plus ouvert», en ce sens que la compagnie est actuellement à la recherche d'un partenaire stratégique pour reprendre les parts du marché national en fret et cargo qui demeure l'«otage» des compagnies aériennes étrangères. En ce qui concerne l'ouverture du capital de la filiale maintenance technique, elle se fera dans des conditions «un peu plus compliquées», contrairement aux autres filiales. Et pour cause, l'effort déployé dans cette activité est, ajoute Bouabdellah, «lourdement affecté par le départ massif et volontaire de techniciens compétents [au nombre de 400]». L'autre sujet abordé est la politique de désenclavement, qui demeure l'une de ses priorités. Il a indiqué que celle-ci joue un rôle majeur à travers son intervention dans l'aménagement du territoire. Preuve, en est, argue-t-il, l'ouverture récente de la ligne Alger-Tamanrasset, ainsi que les villes de Laghouat, Mécheria et Tiaret qui sont reliées à Alger et Oran. Il laissera entendre que les fréquences sur les lignes intérieures ont été renforcées nonobstant la non-rentabilité de ces lignes. «Certaines lignes intérieures ne sont pas rentables, mais la compagnie nationale a une obligation de service public en contrepartie de laquelle elle reçoit une subvention de l'Etat», a-t-il indiqué. S'agissant des acquisitions, Air Algérie, aux dires de son premier responsable, compte acheter 11 nouveaux appareils (appareils régionaux, moyens porteurs et cargos). Il s'agit de quatre petits avions (70 places) destinés aux régions les plus isolées du Sud, payés sur le budget de l'Etat, de cinq appareils d'une capacité de 150 places chacun et de deux avions-cargos. L'autre chapitre évoqué lors de cette rencontre est l'ouverture de lignes aériennes. M. Bouabdellah annonce que la ligne Alger-Pékin sera ouverte le mois de février 2009, suivie d'Alger-Shanghai dans une deuxième étape. «La ligne aérienne Alger-Pékin sera ouverte le mois de février, et avec des prix concurrentiels [6 8000 DA HT]», souligne-t-il. Pour ce qui est de la ligne Alger-New York, elle est actuellement en négociations : «Un accord de principe a été accordé par les autorités américaines.» S. B.