En partenariat avec l'entreprise Cevico (Cevital), la Direction de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya de Blida a organisé, dernièrement, une journée d'information et d'étude sur l'impact de l'évolution des métiers sur le développement économique local. Cette rencontre a regroupé les grandes entreprises publiques et privées telles que Sonelgaz, Etterkib, Energa, la société Cevico filiale du groupe Cevital, le groupe Sim, le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI) et l'Institut international de management (INSIM). Lors de son intervention, le directeur général de l'entreprise Cevico (Cevital) M. Abbassi Med, qui a présenté lors de son intervention le groupe Cevital et ses investissements, n'a pas manqué de s'interroger sur les raisons qui sont à l'origine que Cevico n' arrive pas à décrocher des contrats avec de grandes entreprises publiques telles que Cosider travaux publics, le métro d'Alger, malgré les multiples soumissions faites, alors que la filiale de Cevital parvient à signer des contrats avec des sociétés étrangères de renommée internationale basées en Algérie telles que Vinci Construction des grands projets, Teixiera Duarte, le groupe Cojaal, le groupement Gaamex. “Souvent, nous soumissionnons pour des projets, mais jusqu'ici, nous n'avons pas pu décrocher un marché. La réponse est toujours argumentée par : “L'offre est infructueuse.” Et pourtant, nous nous retrouvons souvent les seuls soumissionnaires”, explique le premier responsable de l'entreprise Cevico. Celle-ci est une entreprise spécialisée dans la technologie du moulage des préfabriqués en béton armé et en béton précontraint dans divers secteurs, le bâtiment industriel, les centres commerciaux, les parkings à étages, les logements, etc. Avec l'ambition de se déployer à travers le territoire national, l'entreprise dispose depuis 2007 d'une unité de production implantée à Larbaâ (wilaya de Blida) et à Hassi Ameur (ZI d'Oran), et d'une troisième en cours de réalisation au niveau de la zone industrielle de Sétif. “Le groupe Cevital aspire à occuper une place confortable parmi les plus grandes entreprises économiques algériennes. Nous comptons nous placer derrière la Sonatrach et la Sonelgaz en matière d'exportation des produits hors hydrocarbures”, explique le DG de Cevico. Plus loin, le premier responsable de la filiale de Cevital a indiqué que le groupe compte actuellement plus de 8 000 travailleurs. À la faveur des produits exportés l'année dernière, le groupe Cevital a enregistré une recette de plus de 300 millions de dollars US. Abordant le volet de la formation du personnel, M. Abbassi soulignera que chaque année, son entreprise (Cevico) offre une formation pour 50 à 70 personnes. “Malheureusement, la moitié de ces stagiaires à l'issue de la formation changent de métier. Je suis désolé de le dire, mais en Algérie, on est loin d'avoir une culture du travail. Il faut qu'on arrive à former des ouvriers qualifiés et polyvalents, capables d'intervenir à tout moment dans d'autres tâches”, a affirmé M. Abbassi. Par ailleurs, le directeur de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya de Blida, M. Touil Abdelkader, dira que ce genre de rendez-vous consolide davantage le partenariat et la collaboration entre les instituts de formation et les opérateurs économiques. “Notre but est de créer un espace de concertation entre nous en tant que formateurs et les acteurs économiques, pour déterminer les métiers stratégiques dont ont besoin les grandes entreprises et aussi actualiser la nomenclature des spécialités au niveau des centres et instituts de formation”, expliquera le premier responsable au niveau de la wilaya de Blida. Lors des débats, le représentant de la société Sonelgaz a déclaré que l'entreprise a déboursé, en 2008, plus de 23 milliards de centimes uniquement pour la formation, et ce, sans compter les formations à l'étranger des cadres. “L'opération de restructuration de l'entreprise prendra fin au plus tard dans les années à venir. Nous devons nous préparer pour la concurrence car dans un futur proche, nous ne serons plus seuls sur le marché de l'énergie ; il y a de grandes entreprises internationales qui souhaitent accéder au marché algérien. Nous sommes conscients de ce qui nous attend et c'est pour cette raison que nous investissons dans les ressources humaines”, souligne le représentant de la Société de distribution du centre (SDC), filiale de la Sonelgaz. Dans son intervention, le même responsable évoque les difficultés que rencontrent les responsables de la société en matière de recouvrement. Les créances de l'entreprise ont atteint, durant l'année 2008, 1 milliard de DA. Cette situation est à l'origine de l'endettement de 500 milliards et l'entreprise a perdu plus de 300 milliards de DA à cause des dégâts occasionnés par le sabotage et le vol des câbles électriques. “Nous ne sommes plus cette entreprise stratégique qui monopolise le marché de l'énergie ; demain, c'est l'ouverture du marché. Pour l'instant, l'Etat continue à subventionner l'électricité à plus de 50%. Le KW coûte 9 DA, l'Etat paye 4 DA”, fera remarquer l'intervenant. Au sujet de la taxe de 1% sur la masse salariale que l'Etat a imposée aux entreprises pour la consacrer à la formation du personnel, le représentant de l'entreprise Energa a affirmé que son entreprise vient d'être pénalisée d'une somme de 300 millions de centimes pour non- respect de la loi relative à la formation du personnel. “Nous avons ouvert une formation pour les cadres de l'entreprise qui compte 450 employés et plus de 800 ouvriers contractuels. Je ne peux pas offrir des formations à des contractuels”, argumente le représentant de l'entreprise Energa. Enfin, cette rencontre a été sanctionnée par des recommandations susceptibles de répondre aux lacunes enregistrées en matière de formation. K. Fawzi
