Le lancement du bac professionnel pour l'année 2003 dépend de l'adoption des textes législatifs qui le codifient. Parce qu'il est l'un des pourvoyeurs des entreprises en main-d'œuvre qualifiée, le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels se lance dans un ambitieux projet de mise à niveau en vue de répondre au mieux et de s'adapter au nouvel environnement économique marqué par la concurrence. Pour ce faire, la mise à niveau, ce concept économique en vogue, s'impose pour ce secteur afin de se mettre au diapason du développement économique du pays et s'inscrire dans une perspective de rapprochement avec les entreprises. C'est dans cette veine qu'une journée d'étude algéro-française a été organisée, hier, à l'ISGP de Bordj El-Kiffan sur le thème des nouvelles stratégies de partenariat entre la formation professionnelle et l'entreprise. Experts algériens et français du secteur ont planché sur les possibilités de partenariat existantes entre les deux secteurs et l'adaptation des programmes d'enseignement aux besoins économiques. Et pour cause, les autorités sont convaincues que sans la réforme du système d'enseignement et de la formation professionnelle, il serait illusoire de prétendre réorganiser l'économie nationale. C'est dans cette démarche d'ensemble que le département de Abad veut s'intégrer pour être en phase avec le développement de l'économie nationale à travers la réforme de l'enseignement. Ce faisant, il a été fait appel à l'Union française des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) pour apporter sa contribution dans ce projet de rénovation du secteur de la formation professionnelle. Le choix de ce partenaire est dicté, d'après le ministre, par la grande expérience de ce réseau en matière de transfert du savoir-faire, l'expertise technique, l'accompagnement des entreprises et le soutien technique aux organisations professionnelles. Cette union est aussi une référence en France puisqu'elle regroupe pas moins de 48 entreprises employant quelque 2 millions de salariés. Cette “carte de visite” a donc convaincu le ministère de la Formation professionnelle de solliciter les services de ce réseau pour apporter son savoir-faire et son assistance technique dans la mise à niveau de l'enseignement. Un programme que l'Union européenne finance à hauteur de 60 millions d'euros en plus des 3,5 millions consentis par la France grâce à un don du “fonds de solidarité prioritaire”. Notons ici que l'aide française, qui était de 2,5 millions d'euros, a été réévaluée suite à l'institution du bac professionnel. Un examen dont le lancement, à compter de l'année 2003, dépend de l'adoption du cadre législatif qui devrait le codifier. Pour revenir à la rencontre d'hier, elle vise à identifier les thèmes susceptibles de faire l'objet de réforme dans ce secteur en Algérie par les nombreux experts qui y ont participé. Le ministre cite, à titre d'exemple, la mise en place de la formation en alternance, notamment pour les jeunes, et l'adaptation des méthodes d'enseignement et d'organisation et des contenus des formations à l'évolution de la demande des entreprises. Précisément, le ministre a souligné la nécessité de privilégier les modes de formation intégrés au monde du travail, fondés sur l'alternance entre le centre de formation et l'entreprise. Pour ce faire, la stratégie devrait, selon lui, s'articuler sur trois axes, à savoir le renforcement du pilotage stratégique du système de formation, la conception et la mise en œuvre d'une formation orientée vers la demande et le renforcement de l'expression de la demande de formation chez les acteurs économiques. H. M.