Tout est à refaire. L'APW qui s'est réunie en session ordinaire, dimanche dernier, a rejeté, dans le fond et dans la forme, le projet de révision du plan directeur d'aménagement urbain (Pdau) de la commune d'Akbou. Le futur Pdau devrait être un document juridique de la gestion des sols, mais aussi un document de retranscription du projet de l'aménagement de la commune pour l'avenir. Afin de mener à bien cette révision, l'APW a exhorté le bureau d'études URBA.SA, maître de l'œuvre, à se conformer à la réglementation en vigueur, mais aussi à tenir compte des aspects qui ont été négligés. “Ce plan, dans sa nouvelle version, doit inévitablement subir des adaptations réglementaires”, argumente Hamid Ferhat, le P/APW. La nouvelle version proposée ne fait référence, en effet, à aucune mention sur la valorisation de l'aspect architectural et bâti, la nécessité de création des espaces paysagers ni même à une meilleure structuration urbaine. Ce projet pèche aussi par sa négligence de l'approche environnementale indispensable. La nouvelle projection ne détermine pas non plus les règles de construction devant remettre de l'ordre dans une cité livrée à l'anarchie. Au final, “cette nouvelle version est à refaire”, juge l'APW. Le Pdau est le principal document de planification de l'urbanisme local. L'actuel Pdau a été élaboré en 1995. Depuis, la commune qui compte 75 000 âmes a évolué anarchiquement. L'exode rural a précipité la cité dans l'improvisation dans la construction. La version actuelle projetée pour cette cité, appelée dans un proche avenir à accéder au statut de wilaya déléguée, a ressorti “es besoins en logements estimés à près de 3 780 unités”. Dérisoire, non ? Le nouveau Pdau estime les besoins fonciers à 186 ha. Où trouver cette réserve foncière quand on sait que l'essentiel du potentiel foncier appartient au privé et, dans la majorité des cas, les terrains n'ont même pas d'acte de propriété ? Le nouveau Pdau ne le dit pas. Il faut savoir qu'Akbou compte une zone industrielle abritant trois entités économiques et une zone d'activités (Taharacht), poumon économique par excellence. Le document précise que ce dernier site “s'étale sur 80,9 ha et lui prévoit une extension de 94 ha”. L'APW exige, entre autres, de la nouvelle version du Pdau, “de prévoir des projections d'évolution démographique et de l'évaluation réelle des besoins de la commune, en tenant compte des indicateurs tels que le déficit réel en logements, la carte scolaire, la carte sanitaire... ”. Autres exigences de l'APW, “présenter une analyse plus détaillée de l'état des lieux, en mettant en exergue l'état de saturation des secteurs d'urbanisation ainsi que les surfaces foncières dégagées par le Pdau. Proposer des perspectives réelles de développement urbain de la commune, en termes de réorganisation spatiale, de projection de nouveaux projets et d'équipements structurants de haute valeur”. Autre reproche, “ce projet de révision du Pdau ne définit aucun secteur d'urbanisation future, tel que prévu par la loi 90-29”. Cherif Lahdir