Les deux villages limitrophes Fournane et Chehid, situés sur les hauteurs de la commune d'Ouzellaguen (Béjaïa), ont été la proie des flammes durant toute l'après-midi de la journée de lundi dernier, après qu'un violent incendie, déclaré vers 13h dans un verger en friche, se propagea rapidement sous l'action du vent. L'embrasement, qui prenait de plus en plus d'ampleur à la faveur de la densité de la couverture végétale et du massif forestier longeant ces hameaux, était tellement dévastateur que les dégâts causés ont été plus ou moins importants. Pas moins de dix hectares de broussaille, 140 arbres fruitiers, dont des oliviers, figuiers, poiriers et grenadiers et quelque 60 bottes de foin sont partis en fumée au bout de quelques heures. La mission des éléments de la Protection civile d'Akbou, qui ont déployé de gros moyens sur le terrain, était très délicate, notamment lorsqu'il s'agissait de contenir les feux qui menaçaient plusieurs habitations implantées dans des champs. Le risque de voir ces maisons touchées par les flammes était tellement sérieux que de nombreux citoyens de la région se sont mobilisés aux côtés de ces villageois en détresse. Les services des forêts et de l'APC d'Ouzellaguen ont également mis la main à la pâte en mobilisant leurs moyens matériels, notamment des camions-citernes. Les pompiers, qui ont bravé ces feux de forêt jusqu'aux environs de 18h, ont dû faire appel à leur ambulance de secours pour évacuer en urgence un villageois âgé de 54 ans, visiblement incommodé par les fumées intenses. Souffrant de troubles respiratoires, ce quinquagénaire a été admis aux urgences de la polyclinique d'Ouzellaguen où il a reçu les soins nécessaires avant de regagner son domicile dans la soirée. Par ailleurs, vers 19h, un autre foyer d'incendie déclaré dans un champ planté d'oliviers, au village de Sidi-Younès, dans la même commune d'Ouzellaguen, a failli causer des pertes incommensurables n'était-ce l'intervention énergique des villageois, notamment les jeunes qui ont réussi à étouffer dans l'œuf un foyer qui aurait pu consumer d'autres hectares de ce qui reste du patrimoine arboricole de la région. “Quels sont ces pyromanes qui semblent décidés à raser notre couvert végétal et à nous brûler vifs ?” Voilà la question qui taraude l'esprit de la population locale. KAMEL OUHNIA