De nouveau dans la région, l'émissaire du président américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a rencontré, hier, le chef de l'Etat syrien dans le but de faire avancer le processus de paix dans un cadre global, et surtout promouvoir la paix entre Israël et ses voisins arabes. Il a affirmé à la presse avoir débattu avec Bachar Al-Assad des “perspectives pour avancer vers notre objectif, une paix globale dans la région, et pour améliorer les relations entre les Etats-Unis et la Syrie”. Poursuivant son compte-rendu, Mitchell ajoutera : “J'ai informé M. Assad que le président (américain Barack) Obama était déterminé à faciliter (l'instauration) d'une paix israélo-arabe véritable et globale, entre Palestiniens et Israéliens, entre la Syrie et Israël et entre le Liban et Israël.” Il avouera qu'“en fin de compte, les Etats-Unis voudraient parvenir à une totale normalisation des relations entre Israël et tous les pays de la région”. L'émissaire américain, dont c'est deuxième visite en Syrie depuis la mi-juin et doit se rendre par la suite en Israël, soulignera que “concernant la Syrie et Israël, notre prochain objectif est de relancer les négociations”, et qu'“une paix globale est le seul chemin pour garantir stabilité, sécurité et prospérité à tous les pays de la région”. Dans le même cadre, il affirmera que “la Syrie, comme tous ses voisins, a besoin d'une paix réelle”. Au sujet des relations entre Washington et Damas, George Mitchell a indiqué que “les Etats-Unis sont impliqués dans un dialogue (avec la Syrie) basé sur des intérêts mutuels et un respect mutuel (...) sur des objectifs communs et sur des différences lorsqu'elles interviennent”. En effet, l'administration Obama est engagée dans des contacts diplomatiques prudents avec la Syrie après une longue période de relations tendues entre Damas et Washington, dans le cadre de ses efforts pour promouvoir la paix entre Israël et ses voisins. Pour rappel, en mai 2008, la Syrie et Israël ont lancé des pourparlers indirects de paix par l'entremise de la Turquie. Ces pourparlers ont été suspendus en décembre dernier après l'offensive de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. Par ailleurs, le chef du gouvernement israélien a affiché, hier, sa volonté de surmonter les divergences avec l'administration de Washington, avant l'arrivée en Israël de trois hauts responsables américains, dont George Mitchell. Benjamin Netanyahu a donc déclaré avant la réunion hebdomadaire du gouvernement : “Bien entendu, dans le cadre de nos relations amicales (avec les Etats-Unis) il n'y a pas d'accord sur tout et nous nous efforçons de trouver un arrangement sur un certain nombre de questions.” Selon lui, l'intensification des rencontres entre hauts responsables des deux pays “témoignait de leur commun intérêt concernant la sécurité, l'économie et la stabilité”. Il n'en demeure pas moins que le nouveau projet d'implantation juive à Jérusalem-Est, annexé de facto après son occupation en juin 1967, a provoqué la semaine dernière une nouvelle passe d'armes entre Israël et les Etats-Unis sur la colonisation dans les territoires occupés. Merzak T./Agences