Des représentants de l'union de wilaya l'UGTA de Tizi Ouzou ont animé, hier matin, un point de presse au centre des œuvres sociales de l'éducation nationale sur la grève générale observée depuis plus de dix jours. Dans ce point de presse, les responsables de l'UW/UGTA, MM. Lateb (chargé des conflits), Kabène (chargé des finances), Saït (chargé de l'information), Hanachi, de l'union locale de l'APC, ont demandé à la presse d'être un relais entre le citoyen et les travailleurs en vue de les aider à trouver les solutions les plus justes. Ils ajouteront que l'UGTA, qui ne “se sent nullement concernée par des clivages créés par le P/APC, ne fait que défendre les intérêts des travailleurs dans le respect des lois de la République”. Les orateurs ont reproché au P/APC être allé jusqu'à remplacer des travailleurs grévistes dans leur poste par des “élus”, chose qu'aucune règle n'admet. Quelque 400 travailleurs contractuels employés dans le cadre de l'Activité d'intérêt général et autres vacataires sont “contraints” par le P/APC d'accomplir de basses besognes pour briser la grève légitime de la majorité des 1 600 travailleurs communaux, a-t-on ajouté. “On a l'impression que le P/APC, qui profite du temps pris par la situation, tente d'utiliser le conflit à des fins politiques, alors que notre rôle est de défendre les droits des travailleurs, sans plus”, ont-il précisé. La genèse du conflit remonte au mois d'avril dernier lorsque le P/APC a pris des engagements qu'il n'a pas respectés jusqu'à aujourd'hui. À propos de “l'illégalité” de la grève que le tribunal devait examiner hier en référé ainsi que la plainte du P/APC, déposée à l'encontre de la section syndicale, les conférenciers affirment que la grève n'a été décidée qu'après la décision unanime des quatre sections UGTA de la wilaya, et chaque section ne décide qu'après un vote majoritaire de son assemblée générale. “Profitant du gèle de notre action au travers de laquelle nous espérions obtenir une réponse à la demande de nos droits les plus fondamentaux, le P/APC n'a même pas osé se réunir avec nous. Il saisit ce moment, en revanche, pour actionner le Snapap qu'il autorise à afficher des banderoles et notes, après que ses activités eurent été suspendues par le P/APC lui-même en signant, le 23 juin 2003, un courrier dans ce sens destiné à ce syndicat, qui n'a apporté à ce jour aucune preuve de sa représentativité, à savoir présenter au moins 20% de l'effectif avec des cartes”, ont ajouté les mêmes orateurs. Ces points ont trait aux droits sociaux les plus élémentaires des travailleurs. “Savez-vous que depuis quatre mois, des éboueurs n'ont pas été payés, alors qu'on a procédé au recrutement de jeunes filles en qualité… “d'éboueurs”, tâche qu'elles ne font pas bien sûr derrière les guichets et elles sont payées chaque mois, voilà ce qui fait encore très mal”, s'est exprimé M. Hanachi. On apprend que le conseil des quatre sections syndicales UGTA a décidé, après réunion, de geler la grève des travailleurs de l'APC à partir d'aujourd'hui. La décision a été prise à la suite des deux plaintes déposées respectivement par le P/APC contre les travailleurs grévistes et par les représentants syndicaux des travailleurs à l'encontre du P/APC. Le tribunal correctionnel de Tizi Ouzou tranchera en référé ces deux affaires aujourd'hui, a-t-on précisé de source syndicale. S. Y.