L'étude illustre d'un point de vue général l'étendue de notre histoire,allant depuis la création de la Terre, et surtout la richesse géologique du Djurdjura, notamment minérale. “Pour que la Kabylie soit matériellement à nous, il faut que nous sachions qu'elle peut nous procurer les plus grands avantages, il faut que nous sachions où doivent tendre nos entreprises”, avait écrit un chercheur français, en l'occurrence M. Jules Loriel, à propos “du pourquoi” coloniser l'Algérie, en particulier la Kabylie, si ce n'est pour exploiter la richesse que renferme cette terre, à l'époque “aride”. Toujours selon l'auteur de la Kabylie du Jurjura, le système orographique de ce massif est subdivisé en quatre chaînes de montagnes : l'on trouve le Djurdjura, la chaîne de Mâatka, la chaîne du littoral et un chaînon de montagnes qui sépare les Issers et le Sébaou dénommé Bou-Berak . Ce qui rentre dans la géographie descriptive. Le Djurdjura forme le noyau autour duquel vient se rattacher tout le système montagneux de la contrée. Il était appelé par les Romains “mont Ferratus”, le mont bardé de fer, probablement à cause de la résistance qu'ils rencontrèrent de la part des Numides, mais peut-être aussi à cause de ses mines de fer. La chaîne de Mâatkas paraît être le prolongement du contrefort de Fort National (Larbâa n'Ath Irathen) dont elle n'est d'ailleurs séparée que par la rivière des Aït Aissi. La chaîne du littoral, au nord d'Akfadou, est celle qui longe la mer jusqu'à hauteur de Dellys. Parmi les points les plus élevés de cette chaîne, l'on retrouve Tamgout, dans la localité d'Ait Djenad (1 200m) et celle de Mamelon dans la région d'Aïn-Larbâa (876 m). Pour Bou-Berak, le quatrième chaînon, il porte le nom de son sommet le plus élevé (648m), il se détache de la chaîne de Mâatkas et se divise en deux crêtes distinctes vers le nord, séparant le bassin des Issers et de celui de Sebaou. La Kabylie est considérée comme étant un terrain riche en matière minérale. Peut-être plus que dans toute l'Algérie. Le terrain primaire ou cristallin et le terrain de transition forment plusieurs îlots. Le premier forme le territoire d'Aït Aïssa Mimoune et de Boukhalfa, à droite et à gauche sur la rive du Sebaou et au nord de Tizi Ouzou. On y retrouve dans la couche calcaire, une quantité de cristaux de pyrite (sulfure de fer). Le second îlot de ce même terrain comprend le territoire des Aït Mengelette, de Larbâa N'ath Irathen, de Bani Yani, des Oudhias, il se compose particulièrement de granit, de gneiss (roche composée de mica, de quartz…) et de micaschiste (roche formée de lits de mica séparés par de petits cristaux de quartz). Le troisième îlot se trouve dans la région de Bordj Ménaïel, il est composé de gneiss et de granit. L'on retrouve d'autres terrains du système géologique, notamment des terrains siluriens (datant de la troisième période de l'ère primaire, 435 à 410 millions d'années), des terrains dévoniens (datant de 410 à 360 de l'ère primaire où sont apparus les premiers vertébrés terrestres), des terrains jurassiques (se situant à l'ère secondaire entre le trias et le crétacé, de 205 à 135 million d'années), les terrains crétacés (dernière période de l'ère secondaire, de 135 à 65 millions d'années). Ce dernier se trouve sur le versant sud du Djurdjura. D'après une notice minéralogique faite par un service des mines français dans les années 1889, il a été établi la liste des métaux connus à l'époque en Kabylie. L'on retrouve du plomb, du zinc, du fer, du cuivre mais aussi du marbre, des sources salées et de la pierre à bâtir. On trouve également du calcaire, de la chaux hydrique de Dellys et le calcaire de Drâa El Mizan, utilisés dans la fabrication du ciment. Cela illustre d'un point de vue général l'étendue de notre histoire, allant jusqu'à l'ère primaire de la création de la Terre et surtout la richesse géologique du Djurdjura, notamment minérale, qu'il renferme. Kocila TighilT