Une réunion solennelle a eu pour thème essentiel la présentation de ces mesures nouvelles d'incitations économiques, financières et fiscales en rapport avec le tourisme. Une charte du tourisme national devrait être incessamment élaborée, en concertation avec les principaux concernés, sous forme d'un partenariat public-privé. C'est ce qu'a également déclaré hier matin M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, au cours d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Sofitel à Alger, en présence d'un panel important de diplomates étrangers, la plupart au rang de chargés d'affaires (des USA, d'Allemagne, de France, d'Italie, de Tunisie, etc.), de plusieurs dizaines d'opérateurs de tourisme, d'investisseurs, de directeurs généraux et de capitaines d'industrie directement concernés ou en relation avec le tourisme, de représentants syndicaux et de chambres de commerce ainsi que du directeur général des impôts qui représentait le ministre des Finances. La charte du tourisme se composerait, elle, des objectifs à réaliser, dans les détails, y compris jusqu'au nombre d'emplois à créer dans tel ou tel projet ainsi que les obligations de l'Etat et la mise à contribution, naturellement, d'entités comme les banques, les services administratifs etc. C'est là déjà un fait nouveau en Algérie, qui concrétise de façon officielle des accords de partenariat entre l'Etat et le secteur privé dans le domaine du tourisme. Et cela induit la mise en train en direction des opérateurs de tourisme et les investisseurs, plus que jamais auparavant, de nouvelles mesures destinées cette fois à les insérer dans un projet touristique national de très grande dimension en vérité. C'est un projet conçu comme un événement qui va se construire dans le temps pour aboutir à un tourisme intemporel et durable, un plan directeur que viennent considérablement renforcer neuf mesures édictées par la loi de finances complémentaire 2009. Désormais, pour agir directement sur les prestations touristiques jugées assez chères en Algérie, la TVA va ainsi passer de 17% à 7% pour l'ensemble des activités touristiques, hôtelières, thermales, de restauration touristique classée, de voyage et de location de véhicule de transport touristique. Devant l'assistance attentive hier, le staff du ministre a affiché sur écran géant, chiffres à l'appui, les baisses significatives, à titre d'exemples, que devraient connaître bientôt les paiements d'une chambre d'hôtel, d'un séjour thermal en passant par la restauration et le reste. Une mesure considérée comme une mesure phare, qui ne manquera pas de soulager un tant soit peu le consommateur/touriste, mais aussi de tenter de “nous mettre en situation de compétitivité avec nos voisins”, a souligné M. Rahmani. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme aura auparavant souligné auprès de l'assistance tout le profit — notamment le flux de touristes étrangers — que la nouvelle vision touristique algérienne devrait tirer de l'autre mesure concernant le montant réalisé en devises par les opérateurs de tourisme, qui ne seront plus touchés par la taxe sur le chiffre d'affaires (TAP). Pour M. Chérif Rahmani en tout cas les choses sont claires : “Nous ne construisons pas pour une saison estivale, mais pour un temps long”, a-t-il insisté hier, et la population ciblée regroupe aussi bien les hôteliers en exercice, les restaurateurs (de tourisme), les responsables des agences de voyages, les responsables des stations thermales et balnéaires que les porteurs de projets et le consommateur. Les autres mesures comprises dans la loi de finances complémentaire 2009 touchent aussi les actions de modernisation des établissements — engagées dans le cadre du plan qualité tourisme —, qui vont ainsi bénéficier d'une bonification de 3% (pour les wilayas du Nord) et de 4,50% (pour le Sud) du taux d'intérêt applicable aux prêts bancaires. Les mêmes taux seront respectivement appliqués pour les investissements touristiques à réaliser pour le Nord (3%) et pour le Sud (4,50%). Toujours dans ce volet, les acquisitions d'équipements et d'ameublement — engagées dans le cadre du plan qualité tourisme —, non produits localement selon les statuts hôteliers, bénéficient du taux réduit du droit de douane. Le prix du foncier baisse de manière conséquente avec les nouvelles dispositions, qui octroient un abattement de 50% (Hauts-Plateaux) et de 80% (Sud) sur la concession des terrains pour la réalisation de projets d'investissement touristique. Trois dernières mesures intègrent cette dynamique : la création d'une caisse de dépôt de la caution financière exigée aux agences de tourisme et de voyages, qui pourrait pour le moins permettre au consommateur d'être un peu sécurisé en cas de défaillance, la mise en place d'un dispositif d'aide à l'investissement, et enfin l'exemption du droit d'enregistrement dans la constitution de sociétés exerçant dans le secteur touristique ainsi que les augmentations de capital. Interrogés à l'issue de cette conférence, des opérateurs ne nous ont pas caché leurs espoirs devant ces mesures qu'ils estiment sans précédent, tout en attendant “la suite sur le terrain”, soulignent-ils.