Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Rattraper le retard accumulé dans le secteur de tourisme, c'est, depuis quelques années, le défi de l'Algérie. Les pouvoirs publics, ont, en effet, inscrit le secteur du tourisme au cœur des principales préoccupations. Ayant déjà bénéficié d'une politique œuvrant à la promotion tous azimuts du tourisme, le gouvernement compte continuer dans ce sens, en l'inscrivant parmi les secteurs à développer dans le cadre du nouveau quinquennat (2010-2014). Les responsables des institutions concernées estiment que le tourisme constitue le nouveau moteur de développement durable, de soutien à la croissance et de vecteur clé de la tertiarisation de l'économie en raison du potentiel de création de richesses, d'emploi et de génération de revenus durables. L'Algérie entend donner au secteur du tourisme une dimension à la mesure de ses potentialités et de ses atouts, ajoutent les mêmes sources. Ces derniers soutiennent en outre que l'autre défi est d'insérer le tourisme national dans les circuits commerciaux du tourisme mondial, grâce à l'émergence de la destination Algérie comme destination touristique de référence au plan international. Pour ce faire, le gouvernement a décidé de se doter d'un cadre stratégique de référence et d'une vision à l'horizon 2025, appuyés sur des objectifs contenus dans le schéma d'aménagement touristique, «le SAT». Ce dernier, selon les responsables du ministère du Tourisme, est une composante du SNAT (Schéma national d'aménagement du territoire) 2025, prévu par la loi 02-01 du 12 décembre 2001 relative à l'aménagement du territoire et du développement durable. «Ce n'est ni une branche ni un secteur d'activités, c'est une industrie jeune, qui combine promotion du tourisme et environnement», précisent les mêmes sources. 500 projets hôteliers Ayant une économie dont les revenus relèvent majoritairement et dangereusement du pétrole et de la fiscalité pétrolière, l'Algérie commence à se positionner sur le juteux marché du tourisme. En effet, le tourisme fait partie des secteurs cibles que l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), conjointement avec l'Office national du tourisme (ONT) et le gouvernement, œuvre à développer. L'une des priorités pour le tourisme algérien réside dans le développement d'infrastructures dans le nord du pays. La construction de l'autoroute Est-Ouest, qui relie déjà Annaba à Oran, démontre un certain volontarisme politique en faveur du nord. De nombreux projets hôteliers sont aussi évoqués par l'ONT et l'ANDI. On parle ainsi de 500 projets, dont des hôtels 5 étoiles, et de villages touristiques essentiellement situés au Nord pour près de 10 000 emplois créés. L'ouverture du Méridien à Oran à l'occasion de la LNG 16 est un exemple concret de ce développement. Selon le directeur de l'Office national du tourisme (ONT), les besoins et les insuffisances ne se résument pas en termes d'infrastructures, mais également de création de centres de formation et d'écoles, afin de répondre aux besoins de ce secteur émergent grevés par un manque de qualification de la main-d'œuvre. Toujours à propos de la formation, l'école d'hôtellerie déjà existante à Tizi Ouzou devrait former 250 agents en 2010, selon l'ANDI. Dans ce sillage, plusieurs accords qui portent sur 80 projets touristiques, avec à la clé un investissement total de 20 millions d'euros, ont été signés. Ces derniers, qui doivent voir le jour cette année, comprennent essentiellement la construction d'hôtels ainsi que celle d'une marina dans la région de Tipasa. L'offre hôtelière sera améliorée avec 6 000 lits supplémentaires. Les contrats signés, l'exercice écoulé, dans le cadre du plan de relance du tourisme algérien, l'ont été avec des partenaires privés algériens. Ils doivent permettre de créer en tout 8 000 emplois. L'ex-ministre du Tourisme, Cherif Rahmani, a alors annoncé la construction de nouvelles villes touristiques et a ajouté que l'état va s'engager à faciliter l'octroi de crédits à long terme, et encourager les investissements dans ce secteur. Des résultats encourageants Si d'aucuns ont beaucoup douté d'une réelle volonté politique de développer le tourisme, les chiffres parlent d'eux-mêmes : la politique mise en œuvre commence à enregistrer quelques résultats positifs. A titre indicatif, l'Algérie connaît une hausse en termes de visites, durant le premier trimestre de l'année en cours, soit plus 10,8% (avec 176 437 visites) alors que le marché maghrébin est en baisse - 2 % (avec 649 936 visites), dû notamment à la crise financière. L'explication fournie par Mohamed Belhadj, directeur de l'ONT est que «des progrès significatifs dans tous les segments du tourisme algérien, à la fois dans l'offre et dans le marketing, ont été enregistrés. Et l'inter-sectorialité dans le tourisme ne sera plus un vœu pieux». En effet, tous les acteurs activant dans ce secteur sont en train d'améliorer, chacun de son côté, ses prestations, groupes hôteliers, compagnies aériennes, opérateurs touristiques, étant maintenant encouragés par les pouvoirs publics pour bâtir le tourisme algérien, comptent contribuer au développement tous azimut dudit secteur.