Reprochant à la communauté internationale de ne pas avoir rempli son rôle vis-à-vis des réfugiés sahraouis, Antonio Guterres, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, insiste sur la nécessité d'accroître l'aide, car les conditions quotidiennes de vie sont insupportables. En effet, le patron du HCR a estimé, au cours d'une visite, mercredi et jeudi, dans les camps de Tindouf, qu'il fallait “réveiller” la communauté internationale qui a “un peu oublié les Sahraouis” vivant depuis plus de 30 ans, dans les camps près de Tindouf, dans le Sud-ouest de l'Algérie. Devant ce triste constat, il a déclaré : “Je reconnais que nous n'avons pas fait suffisamment et que la communauté internationale doit se réveiller” après avoir “un peu oublié” les réfugiés sahraouis pour qui “nous devons travailler plus et mieux”. Reconnaissant que “ces réfugiés vivent depuis des dizaines d'années dans des conditions précaires, liées notamment au climat désertique”, Guterres souligne : “Je voulais, par cette visite de solidarité, mieux connaître leurs besoins essentiels afin de leur apporter plus d'aide, de la manière la plus efficace possible.” Lors de son séjour, il a insisté particulièrement sur la “nécessité d'accroître l'aide en ce qui concerne la santé et l'éducation”, qui sont “des priorités”, mais aussi sur “les conditions pour la vie quotidienne, dont l'eau, jusqu'à ce qu'une solution politique soit trouvée”. Quant à une éventuelle solution de ce conflit, l'ancien chef du gouvernement portugais indique : “Je n'ai pas de mandat politique”, mais assure que “la solution ne peut-être que politique” pour le règlement de la question. Réagissant à cette visite, le premier responsable du Front Polisario a été “très sensible à cette visite historique de M. Guterres dans les camps, durant le mois de Ramadhan”. C'est du moins ce qu'a déclaré le secrétaire général du mouvement, Mohamed Abdelaziz, qui n'a pas manqué de souligner que “les réfugiés sahraouis sont les réfugiés d'une juste cause, chassés de leur patrie après l'annexion du Sahara occidental par le Maroc contre laquelle ils ont décidé librement de résister”. Il ajoute que cette visite entre dans le cadre “d'un changement, d'une nouvelle vitalité que nous avons noté de la part du HCR”, et qu'elle “contribue à une ambiance propice pour que les négociations sur le Sahara Occidental se poursuivent” . Il y a lieu de rappeler qu'à la fin du mois de juillet dernier, l'ONU avait débloqué 1,5 million de dollars de son fonds d'intervention d'urgence pour renforcer le programme d'assistance humanitaire dont dépendent presqu'entièrement les réfugiés sahraouis. En outre, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a récemment lancé un appel pour un don d'environ 6,03 millions de dollars pour assister ces réfugiés mais seulement 44% (soit 2,66 millions USD) avaient été fournis, fin juillet, selon une source onusienne. Enfin, le premier responsable du HCR s'est rendu par la suite, jeudi, au Maroc, où il a été reçu par le Premier ministre du roi du Maroc.