Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a décidé de faire de la journée du 5 octobre une journée de protestation avec arrêt des cours, lit-on dans un communiqué rendu public hier. Cet appel à la grève vient après celui lancé par l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) et du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) de boycotter la rentrée scolaire. Cette décision du Cnapest vient suite à la réunion du conseil en session ordinaire les 9 et 10 septembre. Le Cnapest a opté symboliquement pour la date du 5 octobre qui correspond à la Journée mondiale de l'enseignant. Se voulant menaçant et déterminé, le syndicat avertit que si les choses ne bougeaient pas, “l'année scolaire 2009-2010 serait une année de protestation et non d'enseignement”. “L'objectif de l'instauration d'une Journée mondiale de l'enseignant est avant tout de rendre à l'enseignant toute la considération qu'il mérite, d'autant que cette catégorie professionnelle constitue le pilier essentiel dans la construction de la société”, souligne le communiqué. Il ajoute que cette réalité est occultée en Algérie et que si l'on venait à parler de la situation des enseignants dans notre pays, il faut “tirer la sonnette d'alarme, car la situation de cette frange de la population est très préoccupante et se dégrade de jour en jour en raison de l'abandon et de l'exclusion dont nos enseignants sont victimes”. Par ailleurs, le Conseil appelle les professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Pest) à tenir des assemblées générales et propose au Conseil national, qui se réunira le 9 octobre, des actions de protestation d'envergure pour faire aboutir les revendications de ce corps socioprofessionnel. Le Cnapest appelle aussi les Pest à plus de mobilisation autour de leur syndicat pour une meilleure efficacité des actions projetées. Selon le communiqué, les protestations à venir sont justifiées par “les tergiversations” du ministère de l'Education nationale et “son entêtement” clairement affiché par la “non-ouverture de négociations sérieuses et la non-prise en charge effective de nos revendications” concernant, notamment le dossier du régime indemnitaire, les œuvres sociales et le dossier de la médecine du travail. Ces dossiers ont tous un caractère d'urgence, selon le Cnapest, suite à la chute vertigineuse du pouvoir d'achat et ses retombées sur l'enseignant. Le syndicat des Pest n'a pas omis de rappeler “la non-concrétisation des décisions contenues dans le PV de réunion du 25/12/2008 entre le ministère et le Cnapest”, ainsi que la non-rectification des anomalies contenues dans le statut particulier, bien que celles-ci aient été dénoncées maintes fois. Cette protestation annoncée dans les lycées, en venant s'ajouter à celles déjà programmées par la quasi-totalité des syndicats du secteur de l'éducation, met assurément la rentrée scolaire de cette année sous tension.