Le conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a tenu, hier, une conférence de presse au lycée Ahmed-Zabana (Hussein Dey) pour dénoncer les mesures considérées arbitraires des autorités, à savoir le refus de ces dernières à donner suite à sa demande d'agrément. Dans son intervention, le coordinateur national du Cnapest Méziane Mériane rappelle l'infraction aux dispositions de la convention n° 87 du BIT, notamment son article 3 relatif à l'interdiction faite aux pouvoirs publics de s'immiscer dans l'exercice du droit syndical. Il dira dans ce sens que le délai d'un mois accordé au ministère du travail pour répondre à leur requête concernant la levée des réserves formulées sur la demande d'agrément est dépassé. “À chaque fois nous nous rendons auprès de ce ministère pour la même réponse : revenez cet après-midi, demain ou un autre jour. Nous constatons qu'il y a mauvaise volonté des pouvoirs publics à donner suite à notre demande. pour notre part, nous continuons à respecter la loi et à rester fidèles à nos principes et idéaux. La grève décidée pour les journées des 9 et 10 janvier 2005 est une protestation contre le délit de notre existence”, soulignera-t-il. M. Mériane brandira le P-V de l'huissier de justice du 22 novembre dernier attestant de la remise du statut du Cnapest aux autorités compétentes, un document signalé dans les réserves du ministère du travail. “À présent, notre dossier ne souffre d'aucune anomalie”, précisera-t-il. L'on apprendra qu'une demande d'audience auprès du ministère du travail devait être déposée hier par le Cnapest. “Nous tenons à être reçus en tant que syndicat représentatif. Nous avons plusieurs points à soumettre aux autorités”, confiera-t-il. Le Cnapest s'était réuni les 24 et 25 décembre à Alger, en présence de représentants de 32 wilayas à la suite de quoi le communiqué n°12/2004 a été rendu public. Une série de revendications ont été approuvées par le conseil, à savoir l'augmentation des salaires à 100%, l'élaboration d'un statut particulier aux enseignants du secondaire et technique. Le Cnapest déplore, à l'occasion, les tergiversations du ministère dans le but de gagner du temps et de refuser de reconnaître en lui un partenaire social, dont la légitimité est prouvée sur le terrain. Cet état de fait se caractérise par la manière dont a été organisée la journée d'étude sur le départ en retraite, le report de la journée d'étude relative au statut particulier des professeurs du secondaire et technique, le refus des directions de l'éducation de traiter avec les représentants du Cnapest dans plusieurs wilayas. Parallèlement, le communiqué soulève la question ayant trait aux sièges que beaucoup de wilayas refusent à attribuer aux représentants, faisant fi de l'accord signé entre le ministère de l'éducation et le bureau national du Cnapest. L'épuisement des enseignants par le recours aux heures supplémentaires, les menaces et harcèlements exercés par certaines directions de l'éducation (Biskra et Chlef) contre les représentants du Cnapest, les retenues sur salaire des journées des 5 et 6 octobre dernier, alors que le Cnapest n'avait jamais fermé la voie du dialogue, sont d'autres points figurant parmi les revendications du conseil. En conséquence, ce dernier appelle les professeurs à renouer avec les mouvements de protestation compte tenu des différents rapports émanant des bureaux de wilaya et à observer un arrêt de travail les 9 et 10 janvier 2005. Le coordinateur national fera savoir que le Cnapest a démontré sa présence sur le terrain à travers le territoire national. “N'en déplaise à certains politicards, nous retrouverons notre liberté, et si la grève annoncée n'apportera pas de résultat, nous irons vers la grève de la faim”, conclut-il. A. F.